The Hellacopters : Monstres sacrés
Musique

The Hellacopters : Monstres sacrés

En formant The Hellacopters, en 1994, Nicke Andersson (guitare, voix), Kenny Hakansson (bassiste) et Robban Eriksson (batteur) ne savaient pas qu’ils venaient de créer un monstre. Un monstre qui allait leur prendre tellement de temps et d’énergie qu’ils devraient en faire une occupation à temps plein.

Ainsi, en 1997, Nicke quitte son poste de batteur au sein de la formation death-métal Entombed. Du coup, il entraîne avec lui Kenny et Robban, tous deux membres de l’équipe de tournée du groupe death, dans cette nouvelle aventure garage-rock. Une décision, somme toute, assez facile à prendre, étant donné le succès inattendu que connaît le quintette d’origine suédoise depuis ses débuts, tant en Europe qu’aux États-Unis. En effet, leur premier disque, Supershitty to the Max, a soulevé l’admiration de la critique et permis au groupe de remporter un «Grammy» suédois dans la catégorie album hard-rock de l’année, en 96. D’ailleurs, quand on évoque le «Grammy» en question, Kenny en rit encore: «Je ne sais pas ce qui leur est passé par la tête! Mais on est bien contents, car ça ne se reproduira certainement pas!» Depuis, The Hellacopters ne cessent de gravir les échelons du succès et nous présentent leur troisième disque, Grande Rock.

«On a fondé The Hellacopters pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce qu’on trouvait qu’il ne se faisait plus de bonne musique. Mais aussi parce qu’on avait envie de jouer ensemble et de composer des morceaux inspirés des groupes nous ayant influencés: Motorhead, Kiss, MC5 et The Stooges. On ne pensait pas que ce groupe nous conduirait aussi loin», explique le bassiste. D’autant plus que le style des Hellacopters est à mille lieues de celui d’Entombed. Cela étant dit, l’album To Ride, Shoot Straight and Speak the Truth, sorti en 1997, le dernier d’Entombed avec la participation de Nicke, est certainement le plus rock’n’roll des albums death. «Au contraire, lance Kenny. La plupart du temps, quand un musicien death quitte son groupe pour une autre formation, il s’oriente vers un style complètement différent. De nos jours, la seule façon de prendre contact avec ses racines musicales est de creuser dans le passé. Et les racines des Hellacopters (qui comptent également Boba Fett au piano et Deis à la guitare) se retrouvent dans le rock des années 70.»

Cela dit, le bassiste ne croit pas que leur musique soit simplement une vulgaire copie du punk-rock des années 70. «À notre manière, on se démarque du passé. On a la chance d’avoir du recul par rapport à l’évolution du rock. Par exemple, avoir l’occasion de jouer avec les Dictators, ou de visiter le magasin de chasse de Ted Nugent (au moment de notre entrevue, les gars se dirigeaient vers l’un des magasins de la chaîne Ted Nugent United Sportsmen of America, disséminés à travers les USA) , cela représente une occasion exceptionnelle. Ça nous permet de pondre des compositions plus matures, comme un bon vin», assure Kenny. Si The Hellacopters se démarquent de leurs influences, ils n’hésitent toutefois pas à s’en inspirer directement. Par exemple, le cinquième morceau de Grande Rock s’intitule Paul Stanley. «On l’a appelé ainsi parce qu’il contient des accords de guitare composés par Paul Stanley», explique Kenny.

Jusqu’à tout récemment, les albums des Hellacopters étaient offerts en importation seulement. Ce n’est plus le cas. Leur label américain, Sub Pop, vient de relancer le second disque du groupe, Payin’ the Dues.

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