Flashlight : Farces et attrapes
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Flashlight : Farces et attrapes

«On ne veut plus enregistrer de chansons ska», lance avec honnêteté Matt Hughes, chanteur et guitariste de Flashlight. Cet aveu peut sembler bizarre venant d’un groupe qui s’est inspiré de ce style musical. Mais Running Season, le deuxième album du quatuor originaire de Guelph, en Ontario, révèle une formation qui veut éviter de faire du surplace: c’est ska, bien sûr, mais aussi punk, rock, et il y a même quelques accents pop. Un melting-pot dont Matt Hughes est satisfait: «On se concentre le plus possible sur la fabrication de bonnes chansons. Oui, il y a du pop dans notre musique, parce que nous aimons le côté accrocheur. Si nous étions juste un groupe ska, nous aurions des limites quant à ce que nous pourrions produire.»

Fondé en 1995, Flashlight était un projet parallèle, car les quatre gars jouaient dans des groupes différents. «Au départ, dans notre sous-sol, on faisait des versions de Nirvana et d’Operation Ivy», explique Matt Hughes. Ils ont ensuite commencé à composer leurs propres chansons. Mais ce qui était un hobby est devenu sérieux lorsque le groupe a signé avec la compagnie montréalaise Stomp: en 1997, Flashlight sortait son premier album. «Ils nous ont énormément aidés à nous faire connaître au Québec. Ils ont organisé des spectacles, distribué le disque. C’était génial parce que nous venions juste de débuter.»

Ceci dit, l’association entre Flashlight et Stomp peut paraître saugrenue: une compagnie de disques spécialisée dans la musique ska distribuant un groupe qui ne veut plus se cantonner dans ce style… D’ailleurs, le batteur Tim Thomson disait ironiquement dans une entrevue en disant qu’ils étaient «les moutons noirs de Stomp». Matt est d’accord avec son collègue, mais il souligne cependant qu’ils jouissent d’une grande liberté. «On a toujours sonné différemment des autres. Les vrais fans de ska ne savent pas comment nous prendre: il y a des gens qui nous aiment; d’autres, non.»

Une autre différence: leur humour tout à fait politiquement incorrect. Le petit monde de Flashlight, c’est le chum jaloux qui espère que sa petite amie soit grosse pour que personne ne la désire, ou le gars qui tue sa blonde dans un accident de voiture, mais qui se préoccupe seulement des assurances. Pourtant, les quatre gars croient être devenus plus sérieux, plus matures. «On ne veut pas devenir complètement sérieux, on est des farceurs, et on le sera toujours, conclut Matt Hughes. Il y aura toujours du sarcasme dans nos chansons.»

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