Machine Head : Rouge sang
Musique

Machine Head : Rouge sang

Après le décevant The More Things Change, lancé en 97, Machine Head présente un troisième disque, The Burning Red, plus accessible et mélodique que jamais (écoutez la pièce-titre et la reprise de Message in a Bottle, de The Police), sans toutefois renier les origines aggro-rock du quartette originaire de San Francisco. «On est totalement satisfaits de la réaction des fans au nouveau matériel. The Burning Red a débuté en 88e position sur le Billboard et en 13e position sur le palmarès britannique, ce qui est largement supérieur à ce qu’on espérait», assure Robb Flynn, chanteur et guitariste de la formation.

Pour parvenir à ce résultat, le quartette composé de Robb, du bassiste Adam Duce, du batteur Dave McClain et du nouveau guitariste Ahrue Luster (ex-Manmadegod) a recouru aux talents de Ross Robinson (Korn, Limp Bizkit), reconnu pour sa capacité à obtenir le meilleur des musiciens qu’il dirige. L’unique exigence de Machine Head: sonner différemment de Korn. «On a choisi Ross pour plusieurs raisons. En plus d’être un ami, il a souvent assisté à nos spectacles. Ainsi, il connaît nos possibilités et nos limites. Et même si on n’a pas aimé les albums qu’il a produits dans le passé, on est conscients qu’il était la personne la mieux qualifiée pour tirer le meilleur de nous. Il était tellement heureux quand on lui a dit qu’on ne voulait pas sonner comme Korn! Tout le monde veut ressembler à Korn, mais nous, on n’a jamais fait les choses comme les autres…», assure Robb.

C’est d’ailleurs pour cette raison que Terry Date (White Zombie, Deftones, Soundgarden) a mixé The Burning Red. «On l’a choisi pour que le produit final soit très poli, que les guitares soient à la fois pesantes et mélodieuses, et que la batterie sonne comme une tonne de briques», explique le chanteur. Il ajoute qu’il a pris beaucoup de plaisir à travailler sur The Burning Red. «L’enregistrement de The More Things Change s’était transformé en cauchemar, à cause de problèmes techniques et de conflits avec les producteurs. Cela dit, on n’a pas ressenti de réelle pression lors de l’enregistrement du dernier album. On ne sentait pas le besoin de faire mieux. Mais on savait que le moment était venu d’aller plus loin musicalement, d’explorer des territoires qui ne l’avaient pas été par d’autres avant nous.» En fait, si Robb a ressenti de la pression, elle venait de lui-même et de son désir de se dépasser, afin d’enregistrer le meilleur album possible.

La compétition n’a jamais fait peur à Machine Head et, en 1994, lorsqu’il est arrivé avec Burn My Eyes, le groupe était résolu à la surpasser. «On disait que nous étions le meilleur groupe après Pantera. Faux. On est meilleurs que Pantera et ça, c’était vrai avant même que notre premier disque soit lancé!», affirme-t-il sérieusement. Même chose en ce qui concerne les comparaisons avec Biohazard, à cause de la présence de hip-hop dans leur musique. «Est-ce qu’il y a encore des gens qui écoutent Biohazard? Tu sais pourquoi, aujourd’hui, plein de groupes métal ont une touche hip-hop? Parce que nous sommes les premiers à avoir mélangé ce style à notre musique sur des morceaux comme Thousand Lies, Block et Real Eyes, Realize, Real Lies, issus de notre premier album», conclut le chanteur.

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