Quartango : Trois vies
Musique

Quartango : Trois vies

Lorsqu’on récapitule la téméraire aventure de Quartango, on réalise qu’ils ont connu deux vies. La première, on en a peu parlé. On savait que René Gosselin et Richard Hunt étaient les membres fondateurs du quatuor, et qu’ils provenaient d’orchestres d’envergure, soit le Métropolitain dans le cas du premier, et l’OSM pour le second, et qu’ils étaient sous l’enseigne Quartango pour déstabiliser.

La deuxième genèse est venue sous la forme d’Espresso et Compadres, acclamés comme des albums réformistes du genre: musique classique et jazz viennent s’insérer dans la facture. Aux deux architectes se sont greffés deux jeunes des plus expérimentés, deux alchimistes du tango nuevo, j’ai nommé Stéphane Allard (il a reçu la distinction Stéphane Grappelli Jazz Masters au Berklee College of Music, de Boston) et Mario Leblanc, accordéoniste, qui a quitté le quatuor cette année. Arrive le bandonéoniste Denis Plante (Ensemble Claude-Gervaise). On entre dans la troisième ère: une revue de tango des années 2000.

C’est de cette façon du moins que Stéphane Allard m’a décrit le cheminement: «Des revues de tango, il y en a beaucoup dans le monde: Tango Vivo, Forever Tango; bref, tout ce qui est traditionnel est passé par Montréal. C’est magnifique et super-chaud, mais en ce qui nous concerne, avec un accordéon, on se démarquait. L’ajout récent d’un bandonéon dans le groupe était pour moi quelque chose d’impensable. C’est drôle, hein?»

«Lorsque René m’a suggéré de répéter avec Denis (le bandonéoniste), je lui ai dit: "Es-tu malade? On va reculer de dix pas!" Puis, on a joué une pièce d’Astor Piazzolla, Oblivion, avec mes arrangements, et là, j’ai vraiment réalisé l’ampleur de l’instrument. J’ai réellement tripé. Le bandonéon, c’est comme une voix qui respire. La façon dont c’est joué, tu tires sur le soufflet, tires, tires, tires, tu respires et tires encore sans jamais aller en contresens, ce qui est très rare», d’expliquer magnifiquement Allard. Juste au téléphone, j’avais l’impression d’être en présence de Piazzolla.

«La musique de Quartango est quand même bien différente du tango traditionnel. Surtout qu’on va greffer au concert quatre danseurs de tango, un couple de danseurs classiques qui vont chorégraphier une pièce de Piazzolla, Milonga del Angel. Nous leur avons laissé carte blanche. Également, un frère et une soeur équilibristes travaillant avec le Cirque Éloize vont faire un numéro sur une très belle pièce de Mario Leblanc, Androgyne (qui amorce le disque Compadres). Finalement, nous avons invité Cindy – son nom de famille m’échappe -, qui fait du tap-dance. Tu sais, celle qui est avec La Bottine souriante? Elle s’inspire du reel traditionnel, et on lui a composé Milonga Celtica qui se retrouvera sur notre prochain disque. C’est ce qui fait notre revue de tango des années 2000.» Notez que ces artistes seront uniquement à la salle Claude-Champagne le 28, et non à la maison de la culture Frontenac le 21.

«On s’en va à Toronto travailler avec le producteur Chad Hicks, qui a collaboré avec Loreena McKennitt, entre autres. Ce ne sera pas un disque comme les autres, il s’agira plutôt d’un concept sonore avec ambiances, etc. Ça va être le fun…»

Le 21 octobre
À la maison de la culture Frontenac

Le 28 octobre
À la salle Claude-Champagne
Voir calendrier Jazz, Blues, etc.