Musique

Scène locale : Retour sur Les Parias

Une bonne énergie à L’X, vendredi dernier, pour le concert des Parias, de Québec, qui soulignaient ainsi le lancement de leur nouvel album La Nuit des longs billets. Et quand je parle d’énergie, je parle autant de celle qui était sur scène que sur le parterre. Les gars ont beaucoup de plaisir à faire ce qu’ils font et ça provoque nécessairement le même enthousiasme chez les spectateurs-slammeurs. Si on peut passer outre à l’accent français du chanteur Yan Solo (après tout, ses interprétations de pièces de Parabellum et de La Souris déglinguée ne faisaient que confirmer son admiration pour le punk à la française), on ne peut cependant ignorer la qualité d’interprétation générale de ce spectacle. Tous les musiciens (et plus particulièrement Jérôme à la batterie) y mettaient le maximum de leur énergie. Comme je l’ai mentionné la semaine dernière dans ma critique de l’album, je préfère de loin leurs pièces plus acoustiques, avec mandoline, guitare acoustique (par Sébastien) ou violon (par Julie Berthold, également avec Penelope, mais absente ce soir-là). Ces instruments ajoutent une touche de party à l’ensemble, et rendent le son des Parias plus varié. Après les avoir vus, je continue à penser que c’est cette voie qu’ils devraient suivre, question de diversifier le rythme et d’ouvrir leur univers musical à un plus large public. Si c’est ce qu’ils cherchent, bien sûr…

Landriault
En connaissez-vous beaucoup des auteurs-compositeurs-interprètes anarchistes de 49 ans qui jouent sur les mêmes scènes que des groupes punk dans la vingtaine? Moi, je n’en connais qu’un seul, et il s’appelle Landriault. Depuis la sortie de son album La Liberté ou la Mort, il y a un an, de plus en plus de punks s’intéressent à ses chansons revendicatrices et à sa plume sensible. «Mon public, c’est les écourés, les démunis, les punks qui ne cessent de se faire harceler… Mais parfois j’ai des surprises, comme ces deux professeurs d’université qui sont venus acheter mon disque après un show . On me dit souvent que c’est anachronique de chanter l’anarchie ou de dénoncer la pauvreté en 1999; moi je ne trouve pas, il me semble que c’est d’autant plus important aujourd’hui alors qu’on se dirige de plus en plus vers un État de droite. Je n’ai peut-être pas de solutions par rapport aux problèmes que je dénonce, mais je sais qu’il faut gueuler, parce que si on ne gueule plus, on est mort, et si on ne rêve plus, aussi!»
Le 23 octobre, au Café Chaos, il participera à un concert contre la brutalité policière, avec les formations Cap’tain Moloko et Kid Kaos. Landriault était un invité tout désigné pour cette cause puisque sa pièce Allez voir ailleurs si j’y suis est parfois entonnée par les activistes lorsque la police arrive sur les lieux d’une manifestation.
«La chanson a été écrite pour ça. Moi, quand je vois une police, ça me donne des boutons. Surtout l’anti-émeute… Eux, tout ce qu’ils font, c’est recevoir un ordre et taper! Mais ils ne se demandent jamais si la cause est juste ou non; ils sont là pour taper!» Si le bonhomme vous intéresse, sachez qu’il anime aussi une émission intitulée Le Pisse-vinaigre, à CIBL (101,5 FM), les mercredis, de 18 h à 19 h.

Vedgefest 2
Vedgefest, c’est la soirée annuelle que consacre Kerozen au rock’n’roll punkifié. Pour sa deuxième édition, les gens de l’étiquette Grenadine (responsable de la compilation Syrup & Gasoline) ont donné un coup de main côté programmation. Ça donne un line-up qui sort des sentiers battus, avec six formations aux horizons variés: le groupe Les Saints, qui lançait son mini-album Toi ma Rococo il y a quelques semaines; le power trio The Frenetics, directement du West Island, avec son rock’n’roll tendance punk; Bloodshot Bill, la moitié du duo Bleeding Gums, donnera une rare performance solo, voix et guitare électrique; les finalistes de Cégeps Rock Capitaine Révolte et Les Missionnaires offriront leur rock’n’roll-ska-punk-yéyé en français; Les Vipères de Québec (avec l’ex-Secrétaires volantes Vincent Podovsky) cracheront leur venin pour une première fois à Montréal; et Les Météores, formation de Grand-Mère fraîchement déménagée dans la métropole. Le 22 octobre, au Jailhouse Rock.

Stone Dogs
Dans un e-mail que m’a envoyé Yanik Garon, le leader de la formation rock alternative Stone Dogs (ex-Stonehawks), il était assez découragé. Mon collègue de Hour, Jamie O’Meara, les avait comparés à Journey dans sa critique de leur mini-album Unfinished… Il terminait son message par un «Journey, criss…» qui en disait long. Après écoute de la chose, Jamie peut bien penser ce qu’il veut, mais moi, je ne vois pas vraiment de liens à faire avec Journey, mais plutôt avec des groupes comme R.E.M. ou Blue Rodeo. Comme quoi l’objectivité dans le métier de journaliste musical est une notion très relative… Au-delà des comparaisons (qui ne doivent servir que de repères), il reste que les Stone Dogs semblent valoir le détour. Alors faites-en donc un par le Petit Campus, le 21 octobre, alors qu’ils joueront avec Jaymie (le groupe pas le music editor…), en première partie.

QPS à la télé
La très intéressante formation Le Quartier des papillons souterrains (finaliste de la dernière édition des Francouvertes), qui définit sa musique par «improgroovezelektronikspoesie» (!?), participera à l’émission Le Plaisir croît avec l’usage, le 24 octobre, à 20 h, à Télé-Québec. Ils interpréteront deux pièces (dont une reprise de Summertime de Gershwin) pour Jean Leloup, invité d’honneur de l’émission animée par René-Richard Cyr. Une belle occasion de renouer avec le quartette, qui fut assez discret depuis l’accouchement de sa chanteuse il y a quelques mois. Et vous n’avez même pas besoin de vous extraire de votre sofa…

Modulor
(Extramuro/Indépendant)
Pas fou ce David Archambault, alias Modulor. Sachant que sa musique électronique expérimentale aurait beaucoup de difficulté à être étiquetée de façon générique, il a opté pour une petite «description du projet» à l’intérieur de la pochette de ce CD trois titres: «Exploration sonore du léger, du minuscule, du croustillant, du rythme, de la pulsation». J’avoue, je n’aurais pas fait mieux… De plus, pas cachottier pour deux sous, il fait la nomenclature des machines qui lui ont permis d’assembler ses «369 particules» de son. Expérimentale, oui, mais avec assez d’humour et de variété de rythmes pour ne pas se prendre la tête non plus. Pour amateurs de recherche sonore. Le CD est en vente à la boutique Fichtre! (436, rue de Bienville). *** 1/2

à souligner
– La septième semaine des préliminaires du Polliwog nous propose les formations 2=symptom 5, Hate et Buildings.

– Le trio folk-rock alternatif Suspicious Looking Waiters (dont l’album Can’t Remember My Name tourne de façon régulière à la station de radio américaine The Buzz) sera aux Foufounes, le 24 octobre, avec Anne’s Bank en première partie.

– Le 22 octobre, à L’X, soirée punk-rock avec Cartoon, Mr. No et Homesick.

– Une performance électronique live avec Elsonic, au Liquid, le 22 octobre.