Musique

Retour de son : Jean-Pierre Ferland

le 20 octobre, au Capitole
Jean-Pierre Ferland était atteint d’une grippe carabinée lorsqu’il nous avait offert le premier concert de la tournée Écoute pas ça, il y a deux ans. Bien qu’il paraissait ennuyé par sa condition, le chanteur était néanmoins parvenu à briser la glace d’une façon admirable.

Cette fois, il n’avait pas à lutter contre un quelconque virus et la soirée fut parfaite. On l’a dit et on le répète, le chanteur est au sommet de son art; il a le geste ample, la voix nuancée et chaleureuse, la répartie facile et des chansons inattaquables. Il faut souligner la sobriété et la finesse des arrangements qui, dans certains cas, donnaient de nouvelles dimensions aux morceaux classiques. En mariant avec bonheur ses plus récents titres avec ceux qui l’ont fixé dans nos mémoires et nos cours, Ferland s’assure la captivité du public.

Pour vous donner un aperçu du contenu, sachez que le chanteur reprend quelques titres qu’il avait laissés sur la glace lors de la tournée précédente. Ainsi, il a remplacé Le Chat du Café des artistes par Sing Sing et Mon ami J.C., il a ressorti la magnifique Route 11 et reprend Les Framboisiers, titre polisson qui lui avait valu d’être décrié en chaire. Il y aura des supplémentaires, faites-vous plaisir. (F.T.)

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Jorane
Le 21 octobre, à la Maison de la Chanson

En visite à la Maison de la Chanson la semaine dernière, Jorane présentait sensiblement le même spectacle que celui qu’elle avait préparé pour le Festival d’été. Et comme on était en droit de s’y attendre, la jeune violoncelliste et ses deux musiciens ont fait preuve d’une aisance et d’une maîtrise étonnante non seulement dans l’interprétation des pièces, mais aussi dans la production d’une atmosphère électrique. Il faut absolument souligner ici le support plus qu’appréciable d’Alexis Martin aux percussions et d’Alexandre Dumas à la guitare. Les deux compères de Jorane ont livré un son puissant et témoigné d’une complicité dynamique tout en sachant demeurer assez discrets pour laisser toute la place voulue au violoncelle. D’ailleurs, les compositions les plus rythmées de l’album trouvaient là un espace à la mesure de leur ampleur. Du début à la fin, Jorane a parfaitement gardé le contrôle d’un spectacle impeccable sur le plan technique. Par contre, il est regrettable que la jeune femme ait cette manie de constamment se mettre en scène entre et pendant les pièces. Il serait beaucoup plus profitable pour elle qu’elle apprenne à s’effacer derrière sa musique pour ainsi la laisser vivre d’elle-même. Car le contraire finit par donner un côté artificiel à l’ensemble. (J.-F.D.)