Kid Fléo : Faire ses classes
Musique

Kid Fléo : Faire ses classes

Le destin, c’est comme le naturel: chassez-le et il reviendra au galop! Voilà en somme ce que nous enseigne Kid Fléo, duo de musiciens qui, un peu comme tout le monde, ont dû faire à peu près n’importe quoi, question de mettre un peu de beurre sur leurs épinards.

Armés de beaucoup de de courage, avec à peine un an et demi d’existence, Grégory Séraphin et Onet Louis se lancent enfin dans la production d’un premier disque dont le titre est tout à fait justifié: Pas d’expérience. «Ce premier album, on l’a fait sans expérience. C’était comme une pratique; le deuxième, ça va être le vrai», explique Grégory.

Une musique que l’on qualifie de rafraîchissante, un disque réalisé par Joël Ferron (bassiste de Rude Luck) et présenté sous la forme parfois étourdissante d’une grande variété de styles musicaux (soul, hip-hop, kompa, calypso, raggamuffin, etc.). Truffé de reprises issues de la tendre enfance ou inspirées des grands noms de la chanson francophone (Gainsbourg, Zachary Richard), ce premier album ne jure plus que par la libération musicale. «Il faut sortir d’autres choses, dit Onet, la musique est tellement vaste. C’est un univers qu’il faut explorer, il ne faut pas se limiter.» «Et qui a dit que lorsqu’on rape, on ne pouvait pas aussi danser?» ajoute Grégory.

Enfin, une chose que la formation a sûrement compris, c’est que l’appréciation de son quotidien fait partie des éléments essentiels à l’épanouissement de soi. «L’important pour nous, c’est de faire ce qu’on aime, répond Grégory. Quoi de plus plate que de faire du neuf à cinq quand on a un boulot qu’on n’aime pas. Nous, on a le privilège de faire ce qui nous plaît et pour moi, c’est ça la réussite.»

Aimer ce qu’on fait est une chose. Être assez patient pour se contenter de ce qu’on a, avant de pouvoir passer à autre chose, en est une autre. «J’ai fait le vidéo pour Pas d’expérience dans mon taxi qui est mon espace de travail. Dans la communauté haïtienne, nos parents ont fait du taxi et ils ont peur qu’on en fasse à notre tour. Je connais beaucoup de jeunes qui en font et qui en sont gênés. Ce que j’ai voulu montrer dans le vidéo, c’est que, pour des jeunes comme nous, ce n’est qu’un passage pour aller plus loin. C’est quand même mieux que d’aller sur le B.S. ou de quêter dans la rue.»

Le 6 novembre

Avec Émeline Michel

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