Nourith : Entre ciel et terre
Musique

Nourith : Entre ciel et terre

Dans la foulée des chanteuses au style éthéré baignant dans un spleen universel, une nouvelle venue nous visite pour la première fois. Elle s’appelle Nourith. À vingt-cinq ans, elle a quitté son pays natal, Israël, il y a quelques années seulement et, depuis, s’est fait une niche à Paris. Sa musique, pour vous situer, a de nombreuses similarités avec celles que proposent Sarah Brightman ou Enya, c’est-à-dire planante et rêvasseuse. Entre le new-age et la pop «world». Ce qui la place en retrait d’une Noa par exemple, plus juive dans sa quête d’identité, et moins sur un nuage.

On écoute son premier disque, Kôl Yishama (qui veut dire: une voix retentira), puis on place ensuite un petit coup de fil à Paris, et tout se confirme: la jeune femme est aussi douce et délicate que sa musique. Constatez par vous-même de quelle façon on nous la présente dans sa biographie: «La jeune chanteuse est une fleur du désert, fragile comme du cristal, pure comme du diamant. Une rose des vents.» Puis on regarde le packaging, la façon dont on veut nous la vendre: une longue cape à la Kate Bush, le regard angélique, bref, on est presque aux portes du paradis. Nourith répend du rêve.

Elle explique: «Je crois que les gens qui doivent avoir une sensibilité par rapport à cette musique l’ont. Ceux qui ne l’ont pas, on ne veut pas leur demander d’en avoir. Ma musique et ma voix parlent d’elles-mêmes. Je sais qu’il y a énormément de gens qui ne comprennent rien à l’hébreu mais qui ont été très touchés par l’album, parce qu’il installe une ambiance. Parce que cette pureté les calme pendant toute la journée. Ma musique fait appel à leur imagination et non à leur réflexion.»

Aidée de Jean-Pierre Taïeb (Maurane, Khadja Nin), qui a composé plusieurs des mélodies sur Kôl Yishama, mais qui a surtout réalisé l’album, Nourith chante aussi en français. Sur Papa Joseph en particulier, elle s’adresse à son père: «Je te parle de mes rêves / te raconte mes envies / je te parle de mes guerres / pour qu’enfin tu souries.» Sous la plume de Boris Bergman, elle chante Saphir: «Offerte aux chevaliers errants de la terre»; et Opaline, sous celle de Jean Fauque: «Un vibrant poème sur le thème d’une renaissance toujours possible…»

Nourith interprétait les Police et Aretha Franklin avant de se faire remarquer aux FrancoFolies de La Rochelle où elle ouvrit, avec ses chansons à elle, le spectacle de Catherine Lara. Ensuite, ce fut Eric Serra qui l’invita à participer à la trame sonore du film Le Cinquième Elément, du cinéaste Luc Besson. Petit parcours certes, mais déterminant pour celle qui propose une musique «empreinte d’un mysticisme ancestral et de rêves intemporels».

«Les chansons que j’écris sont des chansons de quête, de recherche intérieure. Moi, en tant que jeune femme, pour devenir adulte, j’ai cherché à me détacher de mes parents et à corriger le monde dans lequel je vis. C’est très sérieux. Il faut pas penser que parce qu’on est jeune on est léger et qu’on veut seulement faire la fête. Mes chansons, je les ai faites avec le plus grand sérieux. Parce que dans la vie, je suis une femme très légère, drôle même. Avec ce disque, tu ne connais qu’une partie de moi. Mes chansons parlent d’une femme qui cherche son bonheur.»

Le 16 novembre
Au Kola Note
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