Rascalz : Ouest cause
Musique

Rascalz : Ouest cause

On les a découvert avec leur premier album, Really Livin’, et nos jeunes Rascalz, évoluant d’un collectif de break dancers au groupe le plus prometteur du pays, ont bien écrit quelques chapitres importants de la jeune histoire du hip-hop  canadien.

Le dictionnaire Collins nous décrit un rascal comme un coquin, un vaurien, un polisson, un fripon. Or, rassemblez-en cinq à Van City (Vancouver) à la fin des années soixante-dix, baptisez-les du nom Raggamuffin Rascalz et vous serez bien obligé d’ajouter les adjectifs talentueux, déterminé, et surtout… tenace. On les a découverst avec leur premier album, Really Livin’, et nos jeunes Rascalz, évoluant d’un collectif de break dancers au groupe le plus prometteur du pays, ont bien écrit quelques chapitres importants de la jeune histoire du hip-hop canadien. «Avec le premier disque, on s’est fait remarquer par Sony et ils nous ont aidés à écouler quelque vingt mille copies du second album indépendant. Mais vers 1994, on s’est bien rendu compte qu’on devait prendre notre destinée en main», raconte Red 1, le rappeur dread aux racines antillaises qui partage les fonctions de M.C. avec Misfit – Dedos et Zebroc étant demeurés les danseurs attitrés du groupe alors que Kemo, naturellement doué aux tables tournantes, s’est imposé en tant que D.J. Le label Figure IV, fondé en 1994, est donc devenu un modèle de succès pour notre territoire encore relativement vierge. «Nous devons une fière chandelle à notre gérant Sol Guy, le visionnaire qui a réussi à nous organiser, souvent avec des budgets de crève-faim», spécifie-t-il.

Mais c’est lors de l’association de Figure IV avec VIK (filiale de BMG Canada) en 1997 et de la parution leur troisième opus, le disque d’or Cash Crop, que leur nom commence à circuler de plus en plus vers l’est. Qu’est-ce qui fait que le quintette a réussi dans cette partie du Canada où même les formations locales n’arrivent pas toujours à se démarquer?

«Probablement une certaine chimie entre nous, avance Misfit, et beaucoup de dévouement. Dès le départ, on a toujours tenu à respecter les règles de l’art du hip-hop.» Or, on retrouve moult références et clins d’œil aux cultures caraïbes sur Global Warning, le plus récent compact de la formation: du style D.J. dancehall sur C-IV à la participation de Barrington Levy sur Top of the World, qui reprend son succès mineur Dancehall Rock, en passant par l’échantillon de la fameuse déclaration de Jimmy Cliff, tirée de la bande sonore de The Harder They Come: «…I’m gonna make it!»

Mais le groupe n’aurait pas remporté cinq Junos et reçu d’élogieuses critiques des magazines hip-hop réputés qu’avec cet angle unique: pour Global Warning, on a mis le paquet sur la réalisation, et les collaborations fructueuses abondent, en commençant par celle de Juju et Psycho Les, les deux lascars des Beatnuts, sur Priceless; de l’incontournable KRS-One pour Where You At; des confrères Kardinal Offishall et Choclair et de quelques autres talents canadiens prometteurs qui y prêtent leurs différentes saveurs. BMG a présenté Muzion, autre signature récente du label VIK, aux Rascalz, rencontre qui a résulté en la chanson Témoin, un autre des nombreux points forts de l’album. «On est tous plus ou moins fans de la lutte professionnelle», avoue fièrement Red 1, pour justifier la collaboration de Bret «The Hitman» Hart à Sharpshooter. Après tout, le monde du rock et plus récemment celui du hip-hop ont souvent trouvé de puissants alliés au sein cette autre confrérie de coquins, vauriens et autres polissons…

Le 4 décembre
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