Matthew Good Band : Ferme intention
Musique

Matthew Good Band : Ferme intention

Oubliez les mèches colorées et les chemises dernier cri, les gars du Matthew Good Band sont plutôt les cols bleus du rock canadien. De véritables ouvriers de la mélodie…

La dernière fois que Matthew Good s’était présenté en entrevue à Montréal, il arborait une magnifique casquette aux couleurs d’un concessionnaire automobile. Détail insignifiant, mais qui en dit long sur le leader du quatuor de la Colombie-Britannique. Oubliez les mèches colorées et les chemises dernier cri, les gars du Matthew Good Band sont plutôt les cols bleus du rock canadien. Des ouvriers de la mélodie qui, surprise, se retrouvent désormais tout au haut du panthéon du rock national contemporain un peu partout au pays… sauf chez nous.

À moins d’être un grand fan du groupe, vous ne reconnaîtrez jamais la vedette rock que symbolise Matthew Good, si jamais vous le croisez rue Sainte-Catherine. Tout au plus aurez-vous l’impression d’avoir aperçu un sympathique gentleman-farmer des Prairies. Ses acolytes ne contrastent d’ailleurs pas beaucoup avec lui, tant et si bien qu’on imagine mieux le quatuor jouant au billard dans un coin perdu de Prince-George, BC, plutôt que grignotant quelques canapés au Gala des Junos. Mais avec des ventes de cent trente mille copies de le ur deuxième disque, grâce, notamment, au succès de la chanson Apparitions, les quatre musiciens n’ont cependant plus le choix: ils doivent désormais composer avec tout ce qu’implique le show-business. «Je sais que certains musiciens sont attirés par le côté glamour, confirme Rich Priske, le bassiste du groupe. Et je n’ai aucun problème avec ça, c’est leur choix. S’ils veulent jouer aux grosses rock-stars, et qu’ils le fassent bien, tant mieux pour eux. Mais je te jure que ce n’est pas notre cas. On veut simplement faire des disques, et monter sur scène. Toute cette image du gratin artistique nous fait rigoler, parce que nous restons quatre gars ordinaires, qui préfèrent jouer à des jeux vidéo. On fait notre boulot pour le rock’n’roll, pas pour la bullshit qui l’entoure.»

Parlant de rock’n’roll, celui gravé sur Beautiful Midnight, le plus récent compact du groupe, est plus faible mélodiquement que son prédécesseur. On y cherche en vain le refrain qui laisse accro, et qui avait fait leur bonne fortune il y a deux ans. «En fait, nous n’avons pas abordé la composition de nos chansons de cette manière, soutient le bassiste. Compte tenu de son succès, faire une copie carbone d’Underdogs eût été la solution facile. Peut-être pas la plus satisfaisante par contre. Nous avons plutôt construit à partir de certains éléments d’Underdogs et des occasions qu’il nous offrait. Expérimenter, faire quelques pas de plus, tout en conservant notre son. On est chanceux, pas mal d’idées circulent dans cette formation; et ce qu’il y a de bien, c’est que personne n’est gêné d’essayer ou de proposer de nouveaux trucs. Ce qui n’est pas si évident que ça.»
Bien sûr, si vous possédez votre billet pour le spectacle du Métropolis, c’est que vous êtes sans doute un fan de Moist. Mais n’ayez pas la mauvaise idée de vous pointer dans la salle uniquement au moment où David Usher grimpera sur les planches. Arrivez plus tôt. L’intensité de Matthew Good et le mur sonore mis de l’avant risquent de ne pas vous laisser indifférent… pour peu que le canadian rock vous intéresse, évidemment.

Le 11 décembre
Au Métropolis
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