Ivana Santilli : Sucre brun
Musique

Ivana Santilli : Sucre brun

Ivana Santilli a des racines un peu partout: musicienne de formation classique, elle s’est surtout fait connaître comme membre du groupe funk-soul Bass Is Base. La dame est une multi-instrumentiste agile, doublée d’une auteure-compositrice-interprète convaincante…

Ivana Santilli a des racines un peu partout: musicienne de formation classique, elle s’est surtout fait connaître comme membre du groupe funk-soul Bass Is Base. Si l’on voulait tracer un portrait de son héritage culturel, il faudrait mentionner que son papa est italien et sa maman montréalaise; mais que sa musique de prédilection est essentiellement afro-américaine. En ajoutant que la dame est aussi une multi-instrumentiste agile, doublée d’une auteure-compositrice-interprète convaincante, et vous commencerez à comprendre le phénomène. Mais, pour l’heure, l’artiste de Toronto s’inquiète surtout de la qualité de son français: «Je ne le parle pas assez souvent alors tu vas arranger ma grammaire, OK?»

D’accord, mais nul besoin d’un dictionnaire pour apprécier le contenu de Brown, le premier album solo de madame Santilli. Essentiellement soul et r’n’b, le disque fait aussi des clins d’oeil à la pop italienne, aux rythmes brésiliens, et même au drum’n’bass! «Il est évident que le côté drum’n’bass et tout l’aspect latin de ma musique étaient pratiquement impossibles à explorer avec Bass Is Base. Au sein d’un groupe, il faut toujours faire des compromis et j’ai l’impression qu’on a parfois laissé tomber de bonnes idées, simplement pour atteindre le consensus.»

Maintenant seule à la barre, Ivana semble libre et avide de nouvelles découvertes; et elle ne se gêne pas pour élaborer les arrangements au moment de la création des chansons, ce qui est aisé lorsqu’on manie, comme elle, la trompette et les claviers. «Je n’aspire pas à devenir une grande musicienne, dit-elle; surtout que pour être un Miles Davis il faut travailler seize heures par jour. Je m’identifie plutôt à des gens comme Stevie Wonder ou Marvin Gaye, des auteurs-compositeurs qui savent aussi jouer d’un instrument de façon décente.» Sur Brown, elle rend d’ailleurs hommage à son instrument de prédilection avec On the Rhodes Again, petite pièce de trente secondes placée au début de l’album. «J’adore le Fender Rhodes, c’est un instrument tellement chaud! C’est un clavier qui a une sonorité et une vibration particulières, presque humaines. Je crois que j’aime la trompette pour les mêmes raisons; ce sont des instruments qui se rapprochent de la voix.»

Depuis qu’elle a vécu son baptême du feu, en première partie des Brand New Heavies, Ivana se réjouit toujours à l’idée de monter sur scène. «Lors de ce premier concert, j’étais terrorisée, mais je pense que ça s’est bien passé, que l’auditoire a reçu l’émotion que je voulais transmettre. Bien sûr, ça ne marche pas à tous les coups, mais c’est sur scène que la musique prend toute sa signification.» Ça tombe bien, puisque c’est justement là qu’on pourra la découvrir.

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