Julie Doiron : La voix humaine
Musique

Julie Doiron : La voix humaine

Julie Doiron a fait du chemin depuis les débuts d’Eric’s Trip. En fait, ce qui a changé chez elle, outre un talent de plus en plus affirmé pour les textes et les musiques, c’est surtout la voix, nettement plus assurée et porteuse.

Julie Doiron a fait du chemin depuis les débuts d’Eric’s Trip. Repêchés par l’étiquette Sub Pop en pleine explosion grunge, les quatre Néo-Brunswickois ont été, avec Sloan, à la tête de la scène musicale des Maritimes pendant quelques années, soit jusqu’à leur séparation en 1996. Alors que leur leader Rick White fondait Elevator, Julie s’est lancée en solo sous le nom de Broken Girl, qu’elle abandonna au moment d’accoucher de Loneliest in the Morning, un album intimiste et dépouillé qui avait de quoi dérouter les fans des guitares bruyantes d’Eric’s Trip. «Oui, c’était un peu comme recommencer à zéro, mais avec quelques avantages. Les gens savaient qui j’étais et certains venaient parce qu’ils étaient des fans d’Eric’s Trip, mais beaucoup n’ont pas apprécié la direction que prenait ma musique. Aujourd’hui, les gens qui viennent me voir connaissent mes chansons, pas seulement le groupe avec lequel je jouais.»

Ce qui a changé chez Julie, outre un talent de plus en plus affirmé pour les textes et les musiques, c’est surtout la voix, nettement plus assurée et porteuse. Très discrète dans le mur de guitares d’Eric’s Trip, elle brille sur le récent disque qu’elle a enregistré avec le groupe The Wooden Stars. «C’est drôle que tu me dises ça, parce que j’ai récemment fait écouter tous mes disques à une amie, par ordre chronologique, et elle avait peine à croire que c’était la même personne. Peut-être qu’avec les Wooden Stars, je chante légèrement plus fort parce que la guitare prend plus de place; mais mes chansons sont toujours aussi déprimantes!» lance-t-elle avec un éclat de rire.

À la toute fin de Loneliest in the Morning, Julie avait glissé une chanson en français (Le Soleil), expérience qu’elle a réitérée sur le disque en compagnie des Wooden Stars, avec la très belle Au contraire. Un retour à la langue maternelle fait-il partie de l’évolution prochaine de la carrière de Julie? «Je veux certainement faire paraître un disque en français un jour, probablement un mini-album, mais ça me demande beaucoup d’efforts parce que je tiens à ce que tout soit parfait», explique-t-elle.

Bien que sa compagnie de disques, Sappy, soit encore installée à Fredericton (subventions provinciales obligent), Julie est établie à Montréal avec son mari et ses deux enfants depuis environ un an, et elle espère pouvoir un jour déplacer toutes ses activités musicales ici. «J’adore Montréal, et j’espère d’ailleurs pouvoir former un band avec des musiciens d’ici, explique-t-elle. À chacun de mes concerts, je fais une annonce au micro pour demander s’il y a des gens qui aimeraient jouer avec moi, mais la plupart croient qu’il s’agit d’une blague!» Avis aux intéressés: elle est très sérieuse.

Le 16 janvier
Avec The Brothers Creeggan
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