Michel Pagliaro : Travailleur autonome
Musique

Michel Pagliaro : Travailleur autonome

Pagliaro a toujours été évasif pour ne pas dire agacé par la question de la date de sortie du prochain disque… Mais aujourd’hui, à cinquante et un ans, avec un imposant cortège de hits comme Rainshowers, Loving You Ain’t Easy, Louise, Dans la peau, Fou de toi, sans oublier son graal le plus convoité, J’entends frapper, Pag se mouille.

«J’appellerais même pas ça une tournée. Il s’agit plutôt d’un petit coup de vent autour de la ville. Déjà, c’est motivant de jouer parce que j’aime faire des shows, être avec les gars, et ça nous donne l’occasion de roder notre affaire, pis de continuer à financer le projet sur lequel je travaille. C’est normal. C’est comme quelqu’un qui s’en va travailler.»

Travailler. Comme sa chanson, qui est devenue le thème d’une publicité de voiture. Comme si Michel Pagliaro devait se défendre au tribunal de l’oisiveté. Avoir à rendre des comptes, lui qui nous donnait sa dernière cuvée il y a douze ans (L’Espion, Les Bombes et Dangereux). S’il ne s’est pas fait mille fois poser la question sur la date de sortie du prochain disque…

Et c’est un peu beaucoup de sa faute. Pag a toujours été évasif pour ne pas dire agacé par la question. Mais aujourd’hui, à cinquante et un ans, avec un imposant cortège de hits comme Rainshowers, Loving You Ain’t Easy, Louise, Dans la peau, Fou de toi, sans oublier son graal le plus convoité, je parle bien sûr de J’entends frapper, Pagliaro se mouille.

«Les médias ont tellement mis l’accent sur le disque suivant, dit-il, qu’on n’était même pas rentrés en studio que le disque sortait. Je suis flatté que les gens soient si intéressés de savoir ce qui se passe avec moi, mais quand ça va être terminé, ça sortira. Quand? Je l’sais pas. Quand ce sera fini. Et ça n’a rien à voir avec la business, ni avec la quête de la perfection. Me faire demander cela tout le temps, ça vient un peu lassant pour moi comme pour vous autres. Mes tounes sont finies, il me reste à les produire. Je ne veux pas te dire de date, parce que je vais encore m’embarquer dans une affaire…»

«Une chose est certaine, admet-il, depuis dix ans, je joue avec le même groupe: Gerry de Villiers, Henri Fortier ou Josh Lebosky aux guitares, Mathieu Cormier à la basse et Anhtu Vu à la batterie. Et pourtant, je n’ai jamais endisqué avec eux. La raison est simple: je ne savais plus quoi chanter, quoi jouer, quoi écrire. En enregistrant nos jams, j’ai pu choisir ce qui me plaisait, faire du découpage et du montage. Je ne fais que ça depuis quatre ans.»

«Les choses qui s’en viennent, dit-il en parlant du prochain disque, sont aussi virulentes qu’auparavant: c’est deux guitares, bass, drum, pis un chanteur. C’est straight in your face. C’est ultra-corrosif. C’est destroy. Mais c’est pas comme si t’écoutais la première toune pis que le reste de l’album sonne pareil. C’est un puzzle monstrueux. J’ai hâte d’avoir fini. De toute façon, c’est quoi, être un rocker? Le rock’n’roll, je ne sais même pas ce que ça veut dire.»

Quoi qu’il en soit, Michel Pagliaro remet ça une autre fois, de sang, de chair et de sueur: «C’est pas un show thématique, il n’y a pas de nouveau stock, mais disons qu’il y a de nouveaux arrangements.» Pas de grosses surprises donc.

Pagliaro, icône du rock au Québec? «Je ne vois pas ça de cette façon. Je ne suis pas à la quête d’une médaille; je ne cherche pas un piédestal social avec ça. Mon but, c’est d’essayer d’être stimulé par ce que je fais. Parce que si moi j’aime ça, ben peut-être qu’il y en a d’autres qui vont aimer ça. Chose certaine, je ne m’assois pas pantoute sur mon passé.»

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