Claude Semal
Le 19 avril, à la salle Albert-Rousseau
«Moi, mon créneau, c’est le succès d’estime», entonne d’emblée Claude Semal devant une salle à moitié vide ou pleine. La marche est haute pour celui qui, malgré sa longue carrière, vient tout juste d’accéder à une distribution au Québec, mais ce succès d’estime, il l’a triplement mérité ce soir-là: Semal, authentique comédien, manipule le tragi-comique avec dextérité, et même s’il enfile tous les clichés relatifs à la Belgique, on ne perd pas de vue la finesse de ses textes. Les monologues, dont j’avais un peu peur, se révèlent une part aussi intéressante de sa création que ses chansons finement ciselées. Un peu nerveux, il apostrophe en diagonale un photographe avant son numéro le plus humoristique: «Chéri, tu peux arrêter un peu avec cet appareil, ça commence vraiment à me casser les couilles.» Puis la soirée se poursuit de façon impeccable, malgré la fatigue qui perce dans la voix du chaleureux multi-instrumentiste lors de la deuxième partie.
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Les Cowboys Fringants
Le 22 avril, au Bal du Lézard
Même s’ils n’avaient encore jamais mis les pieds à Québec, la rumeur prêtait aux Cowboys Fringants une énergie follement contagieuse. On anticipait leur venue d’autant plus que le groupe de Repentigny venait présenter les chansons de son deuxième album Motel Capri sur la minuscule scène du très convivial Bal du Lézard, ce qui, on n’en doutait plus, allait rendre l’expérience carrément explosive par moments. Le chanteur Karl Tremblay et sa horde de cow-boys banlieusards en costards ont tôt fait de confirmer cette impression en interprétant d’une façon drôlement désinvolte et assurée leur country kitsch aux textes à la fois satiriques et collant de près à une certaine réalité de la morne vie en bungalow et des virées au fond des bois. Les Cowboys Fringants sont loin de se targuer de faire dans l’originalité la plus pure (ils nous rappellent parfois Les Frères à Ch’val d’une certaine époque) mais leur prestation rassembleuse est d’une parfaite efficacité pour ce qui est d’installer une ambiance chaudement conviviale. Ils peuvent remercier pour cela non seulement leur sens de la parodie, mais surtout leur talent de musiciens.