Kohann : Feu de Breiz
Musique

Kohann : Feu de Breiz

Dès les premières minutes du disque Mil Bed, de la formation lorientaise Kohann, un son particulier vient nous titiller les oreilles. Celui de la musique, bien sûr, (un savant mélange de guitare et d’enrobage électronique subtil que les médias français ont tout de suite associé au trip-hop); celui de cette voix taquine, capable d’acrobaties tout en finesse (que les médias français ont tout de suite associé à Björk…); mais surtout celui de cette langue bretonne qui donne une ambiance mystérieuse, sensuelle et, il faut bien l’avouer, un peu ésotérique à l’ensemble.

Dès les premières minutes du disque Mil Bed, de la formation lorientaise Kohann, un son particulier vient nous titiller les oreilles. Celui de la musique, bien sûr, (un savant mélange de guitare et d’enrobage électronique subtil que les médias français ont tout de suite associé au trip-hop); celui de cette voix taquine, capable d’acrobaties tout en finesse (que les médias français ont tout de suite associé à Björk…); mais surtout celui de cette langue bretonne qui donne une ambiance mystérieuse, sensuelle et, il faut bien l’avouer, un peu ésotérique à l’ensemble. «Pour nous, explique la chanteuse Michèle Gaurin (qui écrit les textes de Kohann d’abord en français, avant de les faire traduire et adapter par un professeur de breton), ce qui est important, c’est de véhiculer des émotions, parce qu’on fait de la musique avant tout. À la limite, le texte est presque accessoire parce qu’on a envie de laisser planer un certain mystère pour qu’on soit accroché d’abord par les émotions; et, qu’ensuite, on veuille savoir ce que l’on raconte. Et comme on ne donne pas beaucoup d’indices sur la nature de nos textes, l’auditeur peut laisser aller son imagination et s’inventer un univers qui n’est pas forcément le nôtre. Et c’est très bien ainsi, car on n’a pas tous le même imaginaire ni les même désirs…»

Du trip-hop breton, donc, mais qui ne fait pas pour autant de Kohann (la hulotte, en breton) des ambassadeurs de cette langue morte, qu’ils utilisent davantage pour ses sonorités que pour perpétuer une tradition. «On est très attachés à notre terre de Bretagne, précise Sylvère Morisson, responsable de l’aspect électronique du groupe, et on a de l’admiration pour sa culture globale; si des gens estiment que la façon dont nous mettons de l’avant la langue bretonne fait de nous des ambassadeurs de la Bretagne, tant mieux, mais ce n’est pas notre propos. Et, malgré le fait qu’on n’exploite pas la veine musicale traditionnelle, un monument de la culture bretonne comme Alan Stivell nous cités comme son coup de coeur de cette année; alors on est comblés!»

«Sur scène, prévient Michèle, j’ai envie de donner avec sincérité, sans fioritures. Les émotions de la musique et des textes peuvent me porter plus loin que ce que nous avons fait sur l’album. Et c’est normal, car la scène, c’est autre chose: y a le rapport direct avec le public, c’est quelque chose de viscéral et d’ancré dans le présent; et le seul but, c’est vraiment de donner, de donner et de donner encore…»

Avec Les Jardiniers
Le 3 août
Au Spectrum