La Nuit du hip-hop : Ombre et lumière
Musique

La Nuit du hip-hop : Ombre et lumière

Cette année, l’organisation francoFolienne semble jouer la carte de l’innovation. Côté hip-hop, nous aurons prochainement droit à un véritable braquage musical, notamment lors de La Nuit du hip-hop, une soirée thématique qui promet d’être  torride.

Cette année, l’organisation francoFolienne semble jouer la carte de l’innovation. Côté hip-hop, nous aurons prochainement droit à un véritable braquage musical, notamment lors de La Nuit du hip-hop, une soirée thématique qui promet d’être torride.
Cette fois-ci, les Français débarquent en force, et non sans nouveautés. Entre autres, mentionnons Bams, une jeune Française d’origine camerounaise qui a reçu le titre de révélation hip-hop lors du dernier Printemps de Bourges. Licenciée en maths, ex-championne de triple-saut, Bams est avant tout une ambassadrice du rap français, qui a choisi de tout plaquer pour se joindre au mouvement hip-hop. Elle a rapidement fait sa marque dans l’univers underground français. Maïeuticienne dans le style, elle ne cherche à aucun moment à se donner des airs en s’identifiant, que ce soit dans le style ou dans le phrasé, à l’un de ses confrères masculins.

Issu d’un regroupement de rappers de la banlieue sud (la Mafia K’1 Fry), le trio 113 compte aujourd’hui une dizaine d’années d’existence et un curriculum vitæ assez chargé. De nombreuses collaborations, entre autres sur les compilations Première Classe, Opération Freestyle, de même qu’une participation aux diverses productions de la Mafia K’1 Fry, n’ont fait que consolider leur réputation. Un groupe qui a su se faire attendre avant de nous livrer Les Princes de la ville, un premier disque qui n’a pas tardé à être couronné album rap de l’année aux dernières Victoires de la Musique. En plus de se distinguer du côté de la variété musicale, ce premier disque réunit plusieurs invités de marque, tels Manu Key, Pone de La Fonky Family et Cut Killer, à la réalisation. Parmi leurs collaborateurs, on compte également les M.C. Boss One de la formation 3e Oil, Big Red de Raggasonic ainsi que Kéry James, d’Idéal J.

Busta Flex, pour sa part, n’a presque pas besoin de présentation. M.C. bien connu de la communauté hip-hop, le banlieusard s’illustre d’abord en termes dechiffres de vente, son premier album éponyme ayant dépassé le cap des 100 000 exemplaires. Après sa participation à l’enregistrement de IV My People avec les membres de Suprême NTM, le vétéran nous présente un second album, à l’image de la cité, qu’il a intitulé Sexe, violence, rap et flooze. Busta Flex, on le sait bien, n’a jamais cherché à épater la galerie avec un vocabulaire qui ne lui appartenait pas. Toutefois, son album offre une production musicale solide, se rapprochant davantage d’un bounce très rappelant le son club américain.
Côté québécois, c’est à Yvon Krevé que nous aurons affaire. Il viendra présenter un répertoire issu de son premier album, L’Accent grave, qui s’est d’ailleurs déjà inscrit en première position du Palmarès Soundscan. Le hip-hop, c’est tout ce qui l’intéresse. Que ce soit au microphone, derrière une console ou au sein d’une compagnie de disques, Yvon ne se voit oeuvrer dans d’autre milieu que celui du hip-hop. «Pour moi, le hip-hop est une porte de sortie. Même en liberté, dehors, on est tous prisonniers. On se fait un plan pour pouvoir se libérer, pour pouvoir être bien. Quelqu’un qui veut devenir avocat sera prisonnier jusqu’au jour où il le deviendra. J’dirais pas que je suis complètement libéré, mais c’est dans le hip-hop que je me sens libre.»

Une musique «qui tue» mais qui touche dans toute son intensité. Une production béton, appuyée d’un langage cru, parfois redondant, mais propre à son interlocuteur. «Les gens trouvent ça cru parce que je parle dans une langue qu’ils comprennent. S’ils comprenaient ce que disent les Américains dans leurs textes, ils trouveraient ça encore deux fois plus agressif que ce que je fais. Les radios ne me jouent pas, mais elles passent Eminem; je crois qu’il y a un blocage quelque part. Après l’écoute de chaque chanson, j’aimerais aussi que le jeune ait compris le message que j’essaie de passer, qui est basé sur ma propre expérience.»
Ses textes, porteurs de messages, auraient-ils des tendances moralisatrices? «Dns un sens, oui. J’aime mieux ça que de passer mon temps à dire que je fume, ou que je bois toute la journée. Dans ma chanson L’Atterrissage, par exemple, je parle des conséquences de ne pas porter de condom. C’est peut-être faire la morale, mais je préfère aider que d’encourager à détruire. Et si ça peut influencer le mouvement…» Avant qu’il ne nous quitte pour participer au festival Pop-Corn en Allemagne, Yvon Krevé nous promet un véritable braquage verbal dans le cadre de La Nuit du hip-hop. Soyez-y!

Le 3 août
Au Métropolis

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