M : M et moi
Musique

M : M et moi

Réservé, attentionné, anonyme… l’image même du gentil garçon. On imagine plus facilement Mathieu Chédid en train d’offrir une pomme à son professeur, que sur une scène, devant des milliers de personnes. Et pourtant. Si nous avions été charmés par l’imaginaire débridé de son premier compact, rien ne nous préparait à la tornade de son premier Spectrum, où il a carrément volé le show à des Lili Fatale médusées. On peut dire que les Montréalais ont de la chance, puisque M remet ça pour une seconde fois en un an. Un  must.

Réservé, attentionné, anonyme… l’image même du gentil garçon. On imagine plus facilement Mathieu Chédid en train d’offrir une pomme à son professeur, que sur une scène, devant des milliers de personnes. Et pourtant. Si nous avions été charmés par l’imaginaire débridé de son premier compact, rien ne nous préparait à la tornade de son premier Spectrum, où il a carrément volé le show à des Lili Fatale médusées. On peut dire que les Montréalais ont de la chance, puisque M remet ça pour une seconde fois en un an. Un must.

Faut croire que nous n’avons pas été les seuls à rester pantois devant pareille démonstration artistique. Il y a quelques mois, M se sauvait avec les Victoires du meilleur artiste masculin et du meilleur spectacle, laissant notamment Jooooonnhy et notre Céline avec des miettes. Mieux que David contre Goliath. Le Petit Poucet contre le méchant ogre: «Ce qui est très drôle, c’est qu’on voyait les extraits visuels des concerts des nominés, filmés avec des super caméras, un son stéréo, archi-bien découpés; et là, t’arrives avec un plan séquence de M, où tu me distingues difficilement et où je ne chante pas la moitié du temps… C’était un peu "cherchez l’erreur". Je crois que je suis simplement bien tombé. Peut-être que les gens, en l’an 2000, avaient envie de changement et que le jury, symboliquement, a voulu marquer le coup du renouveau et de la jeunesse. Ça m’est tombé sur les épaules, et honnêtement, cette reconnaissance m’a touché.»

Parmi les nombreuses évolutions perçues entre le premier compact du chanteur et son deuxième, Je dis aime, notons celui du ton et des intentions littéraires, nettement moins fantasques. Comme si, insensiblement, le personnage de M cédait de plus en plus de
place à Mathieu Chédid: «Je n’aurais plus besoin du personnage pour monter sur scène, confirme-t-il. Ce sont les gens qui en ont besoin. Je les ai dirigés quelque part et, par respect pour eux, je poursuis dans cette voie. Et puis le public a accroché sur la musique, mais aussisur tout ce qui venait avec: l’état d’esprit, le personnage, le visuel. C’est un peu comme une graine que j’aurais plantée. Si je devais ne pas la faire vivre jusqu’au bout, j’aurais l’impression de faire les choses à moitié. J’ai envie de voir évoluer ce personnage jusqu’à sa maturité, quoiqu’il serait étonnant qu’il existe encore lorsque j’aurai quarante ans…»

Reste que les fans de la première heure ont dû être surpris par le changement d’atmosphère entre les deux disques. Exit les acariens et autres curieux acteurs, idem pour l’esprit un peu patchwork et presque artisanal du premier: «Je ne cherche pas à faire des plans ou à intellectualiser ma démarche. Je m’inspire du moment. À l’époque du Baptême, j’avais cette envie très ludique, très bédé, où je jouais avec les mots et où je développais mes textes à fond. Cette fois, j’ai eu le goût d’être un peu plus moi encore, de dire les choses plus simplement, de ne pas trop surenchérir…» De ne pas stagner, tout simplement.

Le 3 août
Au Spectrum

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