Flaming Lips : Les vannes béantes
Musique

Flaming Lips : Les vannes béantes

Les Flaming Lips font à leur tête depuis plus de 20 ans. En studio comme sur scène, l’incessant tourbillon d’idées émanant du groupe fait mouche plus souvent qu’à son tour.

Si le nombre de galas télévisés atteint des proportions insensées, si les concepteurs de soi-disant téléréalités s’enlisent dans une sombre mer d’insipidités et s’il faudra rapidement trouver un animal autre que le loup pour nommer les groupes rock, bien peu de mélomanes viendront se plaindre du foisonnement inouï de festivals musicaux aux quatre coins du globe. La carte du Lollapalooza cette année aura certes généré nombre de convulsions, tout comme celles des Fuji Rock, Bonnaroo et autres Coachella. Et la venue de cet Osheaga nouveau à Montréal doit faire frétiller d’impatience bien des tympans à la grandeur du Québec. "En fait, la question a changé; tu ne te demandes plus qui vient jouer, mais plutôt qui ne pourra pas être de la partie! C’est génial!, lance Michael Ivins, bassiste des Flaming Lips et grand habitué de ces vibrantes célébrations. "Il semble bien que cette idée de festivals consacrés à la variété musicale ait vraiment fait son chemin en Amérique du Nord, un peu comme en Europe, ajoute-t-il. Cela semble bien fonctionner auprès des gens, alors espérons que ça se maintiendra. Je crois que ce sont de très belles expériences à vivre pour les fans, de même que pour nous en tant que groupe…"

Car en plus de jouer les fins cascadeurs en studio, Ivins et ses compères Wayne Coyne et Steven Drozd prennent aussi un malin plaisir à élaborer leurs prestations scéniques, toujours plus délirantes au fil des ans. Ceux et celles ayant goûté aux pluies de ballons, déluges de confettis, meutes de mascottes en peluche, projections psychédéliques ou dégoulinements de fausse hémoglobine sur le visage de Wayne savent qu’un concert des Lips n’a rien de banal et que son souvenir demeure impérissable. Sans vouloir vendre la mèche en soulignant la quantité phénoménale d’extraits éloquents disponibles sur YouTube, il semble que les plus récentes performances ne dérogent pas à la règle, bien au contraire.

"Je pense qu’une grande partie du travail, en studio comme en spectacle, c’est de réussir à utiliser toutes ces idées, à les concrétiser, explique Ivins. C’est un peu de la magie, avoir une idée et parvenir à la réaliser; c’est une expérience très intense! Car une idée peut facilement rester prisonnière de ta tête, ajoute-t-il, admettant que les puristes puissent considérer superflues ces extravagances visuelles. Certains peuvent penser que cela fait de l’ombre à la musique, mais à mon n’avis, ça ne fait qu’enrichir l’expérience. Et je crois que ça nous permet aussi de nous en tirer par rapport au fait de jouer des chansons qui ne sont pas toujours très joyeuses…"

Sur son dernier opus, At War With The Mystics, le groupe s’intéresse davantage à certaines questions d’ordre politique ou social, comme sur The Yeah Yeah Yeah Song. "En faisant le disque, on observait toute la démence présente dans le monde, d’ailleurs encore clairement visible aujourd’hui, particulièrement dans ce pays et au Moyen-Orient. C’est très difficile de l’ignorer. Puis, c’est facile de s’asseoir et de se plaindre: "Si c’était moi, voilà ce que je ferais." Et c’est justement la question qui est posée dans la chanson: "Si vous aviez le pouvoir, qu’en feriez-vous?"" Quel que soit le pouvoir conféré au groupe par l’entremise de sa musique, il se gardera de risquer des réponses et continuera plutôt à soulever les questions, tout en célébrant chaque facette de l’existence. "On ne voit pas la vie telle une lutte entre le bien et le mal, entre la noirceur et la lumière; tout ça fait partie de l’expérience et nous devrions étreindre le tout du mieux qu’on peut pendant qu’on est là, même si ça peut être difficile par moments…"

Le 3 septembre à 20h15
Au Parc Jean-Drapeau
Scène de la Montagne
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