Herman Düne : Sans filet
Musique

Herman Düne : Sans filet

Chez Herman Düne, le rock se dépouille de tout artifice pour se faire délicat et authentique. La troupe nomade connue depuis quelques années dans les milieux indie sera de la grande fête Osheaga.

Des guitares et une batterie, parfois un peu plus, au gré des musiciens invités. Une voix chevrotante qui rappelle parfois celle de Devendra Banhart et une émotion à fleur de peau comme chez Daniel Johnston. Des influences qui vont de Neil Young et Bob Dylan à Sonic Youth, en passant par The Mountain Goats, Will Oldman et Pavement. Un rock tout simple enregistré avec les moyens du bord d’où se dégagent des mélodies prenantes. Rien, en fait, chez Herman Düne n’est passé dans un quelconque filtre, tant sur le plan technique qu’émotif.

À la veille de la parution de Giant, son huitième album enregistré à l’aide d’équipement datant des années 50 et 60, le trio originaire de Suède sera de passage à Montréal dans le cadre du grand rassemblement Osheaga. L’ancienne Eric’s Trip Julie Doiron les accompagnera à la basse pour l’occasion et prêtera aussi sa voix à certaines pièces. "J’ai rencontré Julie vers 1998, alors que j’étais étudiant à l’école d’architecture de Chicago", relate le chanteur et guitariste David-Ivar Herman Düne. "Elle était alors en tournée solo. J’ai été subjugué par sa voix. L’année suivante, nous avons fait paraître le premier album de Herman Düne et l’avons invitée à se joindre à notre tournée. Depuis, nous avons joué et enregistré plusieurs fois ensemble. En fait, c’est un peu comme si nous étions dans le même groupe."

Bien qu’originaire de Suède, il y a belle lurette que le groupe s’est expatrié vers diverses contrées d’Europe et d’Amérique, ne demeurant jamais que quelques années au même endroit: "Nous avons vécu à Berlin et vivons maintenant à Paris où nous avons beaucoup d’amis. New York a aussi été un passage très important pour moi et pour le groupe ces dernières années. J’aurais pu y demeurer pour toujours, mais je m’ennuyais de mes amis et de ma famille en Europe", avoue celui dont le prochain port d’attache sera Los Angeles. "La musique permet de traîner son boulot partout, c’est bien pratique!"

C’est lors des années passées à New York qu’ils ont été associés à l’anti-folk, mouvement auquel ils sont encore aujourd’hui fortement attachés et dont font partie des artistes comme Jeffrey Lewis et Regina Spektor. "Ce mouvement comprend des musiciens, des écrivains et des artistes de toutes disciplines. Et comme n’importe quel mouvement, il s’agit davantage d’une question d’amitié, d’entraide, de soutien entre individus et de collaborations que d’un son ou d’un concept uniques ou homogènes."

Ce qui frappe chez Herman Düne, qui plaît ou déplaît, c’est l’authenticité de l’approche lo-fi: les aspérités rugueuses des enregistrements et l’esthétique brouillonne des pochettes. "C’est parfois frustrant d’attendre d’avoir accès à un studio professionnel pour enregistrer une chanson, et la méthode maison peut être un moyen de garder intacte l’impulsion créative. Mais je ne crois pas que l’approche lo-fi soit un gage d’authenticité et de qualité d’une oeuvre. Leonard Cohen a toujours enregistré ses chansons en studio avec beaucoup de moyens provenant de sa compagnie de disques. Et qui serait plus authentique que cet artiste?

Le 3 septembre à 14h15
Au parc Jean-Drapeau
Scène MEG
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