Sons & Daughters : Boss de l'Écosse
Musique

Sons & Daughters : Boss de l’Écosse

Sons & Daughters est l’un des groupes les plus excitants du moment. La formation vient présenter le tout récent This Gift, sans contredit son meilleur album.

Acoquinée aux Arab Strap, la formation de Glasgow Sons & Daughters a vu le jour en 2001. D’abord composé de la chanteuse et guitariste Adele Bethel, du batteur David Gow et de la bassiste Ailidh Lennon, le trio a vite été rejoint par le guitariste et chanteur Scott Paterson. Ensuite, les concerts et les albums n’ont pas tardé à s’enchaîner, et le groupe est rapidement devenu très populaire dans son Écosse natale puis partout au Royaume-Uni. Ses trois premiers cd, les E.P. The Lovers (2002) et Love The Cup (2003) ainsi que l’album complet The Repulsion Box (2005) qui contenait l’excellent single Dance Me In, nous révélaient un groupe aux horizons vastes, autant influencé par le punk et la pop que le folk et le country. Un groupe qui laissait entrevoir un réel potentiel, mais qui ne semblait pas trop savoir où se lancer et qui parfois manquait d’inspiration. Tout cela est maintenant réglé avec This Gift. En effet, la plus récente parution de la formation est absolument renversante. Un album impeccable, concis, où les influences pop à la Phil Spector, les références punk-rock et une certaine touche new-wave sont cette fois-ci pleinement assumées. Il est produit de main de maître par l’ex-Suede Bernard Butler, et les quatre musiciens ont travaillé longtemps avant d’arriver à ce résultat. "On a mis deux ans pour faire ce disque, dont neuf semaines en studio. On cherchait à faire un album plus pop que les précédents, donc on n’a gardé que les chansons qui correspondaient à ce qu’on voulait. Mais pas de la pop comme on l’entend aujourd’hui, hein, pas ce truc préfabriqué. Non, de la pop classique, comme on en faisait dans les années 60 et 70. Et comme les groupes vont et viennent tellement rapidement maintenant, on tenait à faire un disque solide, qui résiste au futile phénomène de hype. De toute façon, on s’est toujours dit qu’on ne ferait pas deux fois le même album", précise Scott Paterson avant de poursuivre: "De travailler avec Bernard Butler a été à la fois une expérience géniale et difficile. Il est très minutieux et il a passé beaucoup de temps sur le son des guitares et la voix d’Adele. Il l’a forcée à chanter plus haut et il a eu raison; sa voix est formidable et elle n’a jamais eu l’occasion de le prouver. Il a des idées bien arrêtées sur certaines choses et nous, sur d’autres, donc il est souvent arrivé qu’on s’engueule. Au bout du compte, on voit bien qu’il n’avait pas tort de nous pousser dans le dos. Mais il n’a pas changé le style du groupe. Notre disque précédent aurait probablement sonné ainsi si nous avions eu plus de sous et de temps pour le réaliser. Il faut aussi dire que nous avons eu accès à du matériel et à des instruments fantastiques, notamment la Gibson 335, 12 cordes, que Johnny Marr a utilisée pour l’enregistrement de Strangeways Here We Come des Smiths! On a enregistré l’album au studio d’Edwyn Collins (un expatrié de Glasgow) à Londres et là, il n’y a que du matériel qui date des années 60! C’était le paradis!" exulte le guitariste, qui dit être très influencé par les Smiths, le Wall of Sound de Phil Spector, Bowie et Iggy Pop, des références que l’on peut retrouver çà et là sur This Gift.

Rejoint alors que la formation est à la foire démesurée du South By Southwest, arrêt pénible mais obligatoire pour tout artiste qui tient à se faire connaître à l’extérieur de son coin de pays, la communication est difficile et maintes fois entrecoupée par le vacarme causé par le groupe jouant à quelques mètres du guitariste. Ajoutez à ça un accent écossais pas possible, et vous pouvez imaginer que de décoder cette entrevue n’a pas été une mince affaire! "On a un accent écossais très prononcé, mais on n’a pas un son écossais, souligne Scott. Oui, il peut y avoir des similitudes avec d’autres groupes écossais, comme tu le mentionnais (Skids, Big Country, Rezillos), mais la musique qu’on fait pourrait provenir de n’importe où dans le monde".

Le 25 mars
À la Sala Rossa avec Bodies of Water
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À écouter si vous aimez /
Le Wall of Sound de Spector, The Rezillos, B-52’s