Panic At The Disco : Fin du punk à casquette
Musique

Panic At The Disco : Fin du punk à casquette

Groupe en pleine mutation, Panic At The Disco s’amène en ville dans le cadre de la tournée Honda Civic.

Comme l’ont fait avant eux At The Drive-In en formant Mars Volta, The Get Up Kids sur l’album On A Wire et The Promise Ring sur Wood/Water, Panic At The Disco abandonne le filon punk-emo pour approfondir ses influences. Terminés les gros riffs rock électriques des succès I Write Sins Not Tragedies ou The Only Difference Between Martyrdom and Suicide Is Press Coverage qui lui ont permis de jouer dans la cour des Fall Out Boys. Sur Pretty Odd, son deuxième effort lancé en mars, la formation originaire de Las Vegas met son approche orchestrale de l’avant, raffine ses mélodies vocales et insiste sur ses sonorités d’orgues et de pianos.

Laissant tomber le point d’exclamation contenu dans son nom, Panic At The Disco a beau avoir vendu deux millions d’exemplaires de son premier effort, A Fever You Can’t Sweat Out, la troupe s’est lassée de la pop pour prépubères. "La scène emo-punk actuelle a poussé le genre aux limites de ses frontières", analyse le guitariste Ryan Ross, 21 ans. "Les groupes punk pour ados sont tellement nombreux que tout a été fait. Nous avons grandi au plus fort de cette vague, et c’est ce que nous écoutions à l’école. Mais en vieillissant, nous avons découvert autre chose. Il était clair que nos goûts changeaient et que nous aussi, en tant qu’êtres humains, nous évoluions vers autre chose. C’est ce qui explique ce changement radical. Entre 17 et 21 ans, je crois que la majorité des adolescents vivent une période de transformations profondes. Pour nous, écouter les Beach Boys, Bob Dylan, les Beatles ou les Who est devenu beaucoup plus intéressant. Leur niveau de composition est nettement plus relevé. Surtout lorsqu’on compare avec ce qui se fait aujourd’hui. Je ne me reconnais pas dans le présent top 40. Un groupe macho comme Daughtry ne me touche vraiment pas."

Tant mieux si les fans de la première heure peuvent accrocher à la fibre country folk de la pièce Do You Know What I’m Seeing? ou à Behind The Sea et ses références symphoniques et harmoniques très beach boyesque. "Si un jeune achète notre deuxième disque et décide ensuite de plonger dans l’oeuvre de Dylan ou des Beach Boys, ce sera comme un bonus pour nous."

Ne reculant devant rien, les quatre membres du groupe ont même poussé leur nouvel amour pour la pop sixties jusqu’à se rendre en Angleterre pour enregistrer au célèbre studio Abbey Road, lieu d’incubation des albums des Beatles. "Nous y avons enregistré les orchestrations de violons en plus d’y mixer l’album. Les gens là-bas nous ont laissés entrer dans le studio 2, là où se trouvent les vieux pianos et le vieux matériel d’enregistrement qui a servi aux Beatles. Nous nous sommes vraiment amusés. Nous étions renversés à l’idée que quatre jeunes de 21 ans pouvaient accéder à cet endroit mythique de la musique pop."

Panic at Abbey Road.

Le 13 mai
Au Métropolis avec Motion City Soundtrack
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