François Racine : Échange de couples
Musique

François Racine : Échange de couples

Avec l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, le metteur en scène François Racine s’attaque à la troisième collaboration du duo da Ponte/Mozart, Cosi fan tutte.

La dernière fois que j’ai parlé à François Racine, c’était en mars 2004, alors qu’il reprenait la mise en scène du doublé Bartok/Schoenberg de Robert Lepage à l’Opéra de Montréal. Le revoici, mais du côté de l’Atelier lyrique, la pépinière de la compagnie. "C’est un cadre particulier, explique-t-il, qui tient davantage du processus pédagogique; ce n’est pas un trip de metteur en scène. Les concepteurs sont des diplômés de l’École nationale de théâtre (Perrine Biette, décors; Marianne Thériault, costumes; Stéphane Hort, éclairages), avec qui je travaille depuis l’été dernier. Dans Cosi fan tutte, Mozart réunit tous les styles, de la comédie bouffonne au drame, en passant par la commedia dell’arte. Le défi, c’est de passer de l’un à l’autre sans provoquer de choc." Puisqu’il s’agit d’un processus d’apprentissage pour les participants, le metteur en scène n’a pas voulu mettre le classique au goût du jour, afin de ne pas brûler les étapes: "Nous avons une scénographie minimaliste et stylisée, qui évoque l’époque originale. Je suis content que les décors et les costumes soient l’oeuvre de conceptrices, parce que je pense que le style de Mozart est très proche de l’imaginaire féminin."

L’histoire de Cosi fan tutte est celle de deux amants qui cherchent à tester la fidélité de leurs maîtresses, et pour profiter au maximum du caractère pédagogique de la production, tous les rôles sont distribués en double. Double tâche pour le metteur en scène? "C’est compliqué pour les horaires, mais c’est parfait pour le travail, parce que lorsque l’on bute sur un problème d’interprétation, il y a deux interprètes pour le régler, et par le jeu du miroir, ceux-ci s’enrichissent mutuellement. Ces dialogues avec les interprètes, c’est une façon de travailler plus proche de celle du théâtre que de celle que l’on trouve généralement à l’opéra."

Racine est fréquemment invité à travailler avec de jeunes chanteurs au Conservatoire de musique de Montréal ou à l’Université McGill. Aussi connaît-il déjà plusieurs des interprètes de l’Atelier. "De ceux que je connais, je peux mesurer l’évolution, et c’est surprenant! Dans les deux distributions, il y a des gens extrêmement talentueux, et des voix impressionnantes." Pour les accompagner, le chef Paul Nadler dirigera l’Orchestre de la francophonie canadienne.

Consultez la page de l’Opéra de Montréal au www.voir.ca/operademontreal.