Voïvod : L'histoire sans fin
Musique

Voïvod : L’histoire sans fin

Le groupe Voïvod s’est à nouveau réincarné et semble immortel. Place au mythe qui s’est forgé dans l’adversité.

Le parcours du groupe Voïvod est particulier. À sa musique se sont additionnés les péripéties, les succès et la tragédie aussi. "Très souvent, soit le groupe n’existait plus, soit il n’y avait que Denis D’Amour (guitare) et moi pour garder le fort", nous indique Michel Langevin (batterie), qui porte un regard sur le parcours de sa formation.

Pourtant, malgré les obstacles – dont cet accident de la route en Allemagne en 1998 qui avait propulsé le chanteur et bassiste Eric Forrest sur un lit d’hôpital -, le groupe du Saguenay s’est toujours remis en selle. Après Katorz, il est de retour avec Infini, un troisième disque produit avec le concours du bassiste Jason Newsted (ex-Metallica) et une nouvelle production qui clôt le chapitre sur le travail du guitariste Denis D’Amour, décédé du cancer en 2005. "Après la sortie de Katorz, poursuit Michel Langevin, Denis Bélanger (voix) et moi, on n’était pas certains de continuer. L’enregistrement de cet album s’est fait dans des circonstances pénibles. On était en état de choc. Je me souviens des sessions, mais tout est flou, comme si nous étions plongés dans un brouillard. Pour Infini, disons qu’on avait eu le temps de se reconstruire. Il y a eu les retrouvailles avec Jean-Yves Thériault (le bassiste d’origine) et la découverte de Dan Mongrain (à la guitare et membre du groupe Martyr). Tout ça nous a donné de l’énergie. On est maintenant plongés dans un scénario qui nous semble très positif pour l’avenir."

À tel point que leur agenda est rempli jusqu’à l’hiver prochain et que les festivals européens d’envergure s’y succèdent, comme celui de Donington en Angleterre. "Ça fait maintenant 25 ans qu’on existe, remarque-t-il. On a travaillé fort. Tout au long des années 80, on était sur une pente ascendante. Dans les années 90, nous avions atteint notre plateau et on s’était beaucoup concentrés sur l’Europe. Aux États-Unis, c’était encore les clubs, mais en Europe, c’était les grandes scènes. On avait réussi à maintenir un niveau de vente, là-bas, qui était très stable. Mais, depuis les années 2000, je ne sais pas pourquoi, on recommence à avoir de la presse, et la popularité ne fait que grandir. C’est un autre chapitre et le "mythe" Voïvod est apparu. C’est nouveau pour nous. C’est comme un statut, et ça nous permet de partager des scènes avec nos héros, comme Judas Priest et Motörhead!"

Même si le chapitre berlinois de la fin des années 90, qui correspond à la sortie de l’album Killing Technology, est encore une expérience que le vétéran du trash metal souligne, un autre souvenir semble impérissable. "Pour différentes raisons, je suis encore très fier de War and Pain, notre premier album. C’était quand même assez incroyable qu’une bande de Bleuets comme nous décroche un contrat avec Metal Blade Records et que, par la suite, l’album soit reconnu internationalement. C’est maintenant considéré comme un "classique" du trash metal. Penses-y, ça nous avait coûté 2000 $ pour l’enregistrer!"

À écouter si vous aimez /
Kreator, Martyr et Motörhead