Vulgaires Machins : La maudite machine
Musique

Vulgaires Machins : La maudite machine

Vulgaires Machins a multiplié les spectacles cet été. Guillaume Beauregard s’entretient avec Voir sur cette saison faste.

Cette année, Vulgaires Machins s’est réconcilié avec l’été. Cette saison représente un véritable marathon de festivals que tous les groupes du Québec reluquent. C’est le moment de l’année où le public se montre le plus enclin à se déplacer en grand nombre devant une scène, et ça tombe bien, car le but de l’artiste est de rejoindre le plus de monde possible. Le hic, c’est qu’on assiste aussi à une orgie de publicité. Les compagnies en profitent pour s’afficher et les commandites pleuvent à verse. Un fait que le chanteur et guitariste Guillaume Beauregard et ses collègues ont dénoncé à maintes reprises.

"On l’a ben mal vécu, il y a trois, quatre ans, quand nous avions sorti Compter les corps, se rappelle le chanteur. On a eu beaucoup de discussions à ce sujet et on a cherché des solutions de rechange. En conclusion, on s’est bien rendu compte que, par rapport à où le groupe est situé sur l’échiquier de la musique au Québec, Vulgaires Machins n’a aucun pouvoir. C’est ça, la vérité", conclut-il en riant.

Même si Beauregard semble plus conciliant avec le fait que les grosses multinationales et autres brasseurs de bière "sexy" se taillent la part du lion en matière de visibilité, lui et ses collègues Marie-Ève Roy (voix, guitare), Maxime Beauregard (basse) et Patrick Landry (batterie) ont trouvé une option de remplacement qui les réconforte malgré tout. "Partout où on va, on apporte notre bière, c’est un moindre mal."

Vulgaires Machins dénonce à sa façon, sans jouer avec les mots. Avec Requiem pour les sourds, le tout dernier, qui suit Compter les corps, la mission se poursuit et le public est toujours là. Pas étonnant lorsqu’on constate que plusieurs formations punk, au caractère bien défini, semblent jouir d’une fidélité sans bornes de la part des amateurs.

Même si l’auditoire du groupe se renouvelle et se compose parfois d’une clientèle plus jeune, pas question pour le chanteur d’ajuster le tir et de se laisser influencer par un tel phénomène. "La minute que tu as la prétention d’influencer le monde, d’être responsable envers eux, de surveiller tout ce que tu dis… c’est comme si tu avouais que ces gens ne peuvent réfléchir par eux-mêmes. Notre job, c’est d’être honnêtes et passionnés par ce qu’on fait. Pas autre chose. On fait encore ce métier pour les bonnes raisons."

À écouter si vous aimez /
Anti-Flag, Bad Religion, Guerilla Poubelle

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RENTRÉE À LA MAISON

Pour son édition 2010, l’Événement de la rentrée fait une place de choix à la scène locale. Pour chacun des trois soirs de concerts qui soulignent l’arrivée en ville de la manne estudiantine (mais qui s’adressent à toute la population), la première partie a été confiée à un groupe issu de Sherbrooke. Ainsi, Les Conards à l’orange ouvriront pour The Planet Smashers le jeudi 9 septembre à 21h, Half Baked en fera tout autant le lendemain avec Vulgaires Machins, et c’est Greenwood qui fera patienter le public d’Alcoholica (un hommage à Metallica) le 11 septembre, également à 21h. (Matthieu Petit)