Wop-Pow-Wow : Doux wop
Musique

Wop-Pow-Wow : Doux wop

Wop-Pow-Wow, c’est la Petite Italie revue et corrigée par Angelo Finaldi et ses complices musiciens. Un projet farfelu que la bande s’apprête à présenter enfin sur scène.

On ne devrait plus avoir à présenter Angelo Finaldi, mais pourtant, ce musicien montréalais demeure inconnu pour la majorité des gens malgré des collaborations avec – entre autres – Nanette Workman, La Révolution française (l’hymne Québécois, c’est de lui), Diane Dufresne, Michel Pagliaro ou encore Johnny Hallyday. Un héros de l’ombre, depuis maintenant 40 ans, qui désire y rester. Lui, ce qui l’allume, c’est la musique, point barre.

Jamais à court d’idées mais n’allant pas toujours au bout de celles-ci, Angelo Finaldi a eu le courage de mener à terme le projet Wop-Pow-Wow. Il faut dire qu’il était bien entouré. Miguel Zamarripa, Benoît Charest, Béatrice Bonifassi, Stéphane Tellier, ses filles Coco et Jaia Finaldi, Chet Doxas, François Chauvette et plusieurs autres l’ont accompagné pour la réalisation du disque de Wop-Pow-Wow.

Cet album flyé, excentrique mais jamais trop, est né dans la tête de ce musicien d’origine italienne. Un concept tellement long et tarabiscoté que seul Angelo Finaldi est capable de le décrire sans s’embrouiller. Et c’est de son grand appartement, attablé devant un bon espresso, qu’il tente de nous le raconter. Entre 20 anecdotes (il en a vécu, le type), passant d’une idée à l’autre pour revenir au vif du sujet et s’en éloigner aussitôt, Angelo n’est pas facile à suivre… mais l’homme est fascinant. "J’ai quitté Naples pour Montréal avec ma famille à l’âge de 12 ans. Je suis né en Italie mais je ne suis pas un Italien. Comme les Italiens d’ici, je mélange ma langue natale avec l’anglais et le français, j’ai mon propre langage et ma propre culture. Donc, Wop-Pow-Wow, c’est une façon pour moi de montrer comment la culture italienne s’est intégrée à celle d’ici et, ultimement, comment en est née une toute nouvelle culture."

Wop-Pow-Wow, c’est, en quelques mots, un explorateur italien de seconde zone, un continent nommé Waparisotto, une troupe de troubadours napolitains – les Finaldi -, un illusionniste douteux, un chien ventriloque, un cardinal machiavélique, De Maisonneuve, un buste de Dante, une tribu nommée Coucoumous et une plume de geai bleu…

Fable dantesque et farfelue à l’italicité locale, empruntant ici au hip-hop, là-bas au blues, quelquefois au folk, au reggae, au jazz, au funk et à la musique italienne, Wop-Pow-Wow n’est pas pour autant du grand n’importe quoi. C’est une oeuvre intelligente et fouillée qu’Angelo Finaldi mûrit depuis longtemps. "C’est une ode humoristique et fantastique qui décrit les Italiens d’ici. J’ai imaginé une histoire qui débute au milieu du 14e siècle en Italie et qui se termine par la naissance du quartier de la Petite Italie, précise le bassiste-chanteur-compositeur. Wop, c’est le nom qu’on donne aux Italo-Américains. Ce terme viendrait en fait de "guappo", nom qu’on donnait au 19e siècle à de chics truands napolitains et qui, une fois ces truands émigrés aux États-Unis, s’est transformé dans la bouche des Américains en "wop". Quant au pow-wow, ça fait évidemment référence aux fameux rassemblements amérindiens. C’est un pow-wow de wops!"

On a hâte de voir ce que cette joyeuse galère va donner sur scène!

À voir si vous aimez /
La culture italienne, le psychédélique, les fables