Dumas : Le vrai bonheur
Musique

Dumas : Le vrai bonheur

La tournée de Traces est pratiquement terminée. Et c’est à Sherbrooke que Dumas présente l’un de ses derniers concerts. Entretien avec l’artiste à l’aube d’une courte pause.

On se souviendra que, pendant un an, soit de décembre 2008 à décembre 2009, Dumas s’était reclus en studio, sans contact avec les médias, afin de produire un disque par saison. De cet exercice avaient résulté Nord, Rouge, Demain et Au bout du monde. Le meilleur des quatre EP ainsi que quelques autres chansons avaient par la suite trouvé leur chemin sur Traces, le véritable quatrième album de l’artiste. Au terme de cet ambitieux projet de création, le coauteur de la trame sonore du film Les Aimants avait par ailleurs comparé le travail en studio à des vacances. Qu’en est-il de la scène?

Dumas éclate de rire: "J’exagérais peut-être quand je disais ça. Car, ça dépend des périodes en studio. Les fins d’album, ce n’est pas de tout repos! La scène, c’est différent. C’est un rush d’adrénaline de deux heures pour les musiciens et moi. C’est un échange d’énergie avec le public. Je suis toujours un peu stressé avant les shows, mais, après un an, c’est vraiment une partie de plaisir." D’autant plus que les musiciens qui l’accompagnent (Jocelyn Tellier, Marc-André Larocque et Alexandre Dumas) pour la tournée de Traces sont des collaborateurs de longue date. "L’an prochain, ça va faire 10 ans que le guitariste Jocelyn Tellier et moi on joue ensemble. C’est un grand privilège que j’ai parce que ce n’est pas évident au Québec de toujours garder les mêmes musiciens. C’est un marché assez petit. Donc, pour vivre, les musiciens sont obligés de travailler avec plusieurs personnes. Moi, j’ai la chance de travailler avec les mêmes. En plus, ils sont impliqués dans le processus des disques. Donc les chansons leur appartiennent aussi. D’ailleurs, quand on est en spectacle, j’ai plus l’impression d’être un groupe qu’un artiste solo entouré de musiciens." Une complicité qui offre une liberté de mouvement incroyable. "On est tellement habitués de jouer ensemble que selon l’ambiance, selon ce qui se passe dans la foule, les versions des chansons peuvent changer, s’allonger, etc.", souligne l’auteur-compositeur-interprète, qui se plaît à piger dans tout son répertoire.

L’APRÈS-TRACES

Plus qu’une réflexion sur la quête du bonheur, le disque Traces a laissé tomber le voile sur toute une partie de la vie de Dumas. "Pour moi, l’album Traces était aussi, quand j’y repense, une façon de "closer" ma vingtaine avec ses recherches et ses espèces de tourments. Je venais d’avoir 30 ans. J’avais plein de trucs accumulés, de démos. Je voulais vraiment faire le ménage là-dedans. Ce que le projet m’a permis de faire." Puis, il ajoute: "Quand tu es jeune, tu vois plus le métier comme aller conquérir des territoires: tu veux jouer partout au Québec, tu espères qu’il va y avoir du monde à tes spectacles, tu veux voyager en France… Aujourd’hui, à 30 ans, j’ai plus le goût d’aller explorer des territoires de création, d’écriture. Ma perception a changé; je me considère chanceux de toujours faire mon métier. Car au cours des 10 dernières années, il y a plein de mes confrères qui ont dû sortir de l’autoroute du show-business. Moi, j’ai la chance d’être encore là. Je savoure donc ces moments."

À écouter si vous aimez /
Alexandre Désilets, Indochine