Le Vent du Nord : Du nord au sud, de l'est à l'ouest
Musique

Le Vent du Nord : Du nord au sud, de l’est à l’ouest

Le Vent du Nord souffle sur tous les fronts, autant sur les quatre points cardinaux de la planète, où le groupe multiplie les tournées internationales, que sur les frontières de la musique trad.

Le Vent du Nord vient de lancer un album à faire rougir de honte les détracteurs de la musique traditionnelle. Enregistré en concert avec l’Orchestre symphonique de Québec il y a presque un an jour pour jour, le disque repousse les limites de la musique trad. Signés par l’Américain Tom Myron, les somptueux arrangements classiques donnent des ailes aux airs du quatuor mené par Nicolas Boulerice (vielle à roue), Simon Beaudry (voix / guitare), Olivier Demers (violon / podorythmie) et Réjean Brunet (accordéon). Un violon, c’est bien, mais 30, c’est mieux.

"Notre musique est ouverte, explique Nicolas Boulerice. Nous la connaissons de mieux en mieux et nous avons envie de la faire voyager, qu’elle rencontre d’autres styles, qu’elle évolue en se frottant à d’autres cultures. Il n’y a pas vraiment de limite. Le Vent du Nord pourrait même rencontrer un groupe heavy métal. En mai, nous donnerons des concerts avec l’ensemble Constantinople qui compte des musiciens d’origine iranienne et turque. Pour nous, la chanson traditionnelle se doit de grandir, de ne pas être prisonnière du passé."

Avec Nicolas Pellerin et ses Grands Hurleurs, Le Vent du Nord appartient à cette nouvelle génération de groupes désireux de s’affranchir de la caricature trad, de cette image clichée du gros Canadien français chantant des rigodons dans sa cuisine. "Nous sommes en lien avec la tradition, avec les groupes qui ont défriché le terrain pour nous, mais en même temps, il faut s’affirmer là-dedans, essayer d’être nous-mêmes plutôt que de simplement reproduire ce qui a été fait."

Nicolas Pellerin et Le Vent du Nord dominent tellement la scène trad québécoise qu’ils échangent les honneurs lors de différents galas. Tous deux finalistes dans les deux catégories, Pellerin a remporté le Félix de l’album traditionnel à l’ADISQ, alors que Le Vent du Nord a décroché le titre de Groupe de l’année aux Canadian Folk Music Awards. "Tant que les honneurs seront partagés, il s’agira d’une saine compétition", lance Nicolas Boulerice à la blague. "En fait, comme pour Les Charbonniers de l’enfer, Nicolas Pellerin et les Grands Hurleurs sont de la famille. Notre guitariste Simon a joué longtemps avec Nico Pellerin. Il sort même avec une Pellerin issue du même clan."

D’ici à la fin de l’année, Le Vent du Nord se produira à Montréal dans deux contextes bien différents. D’abord cette semaine avec les Écossais de Breabach, avec qui le groupe partage l’affiche dans une première tournée québécoise, puis le 30 décembre lors de la traditionnelle Veillée de l’avant-veille que la formation organise depuis maintenant 14 ans. Pour le musicien, cette longévité est due à un phénomène social et bien moderne. "Il faut l’avouer, les partys de Noël familiaux étaient bien plus tripants il y a une vingtaine d’années. Dans la famille Boulerice, on chantait, dansait et montait même des pièces de théâtre. Aujourd’hui, le rythme de vie a changé. On n’a plus le temps d’investir autant d’énergie dans les fêtes familiales. C’est dans ce contexte que naissent la Veillée de l’avant-veille ou même le Party des Fêtes d’Éric Lapointe. Les gens n’ont plus le temps d’organiser de gros événements, alors on cherche cette ambiance dans ce genre de grands spectacles qui reviennent chaque année."

À voir si vous aimez /
Nicolas Pellerin et les Grands Hurleurs, La Bottine Souriante, Les Charbonniers de l’enfer