Misses Satchmo / Lysandre Champagne : Autour de Louis

"On ne sait jamais jusqu’où ça peut aller, les idées. Des fois, ça peut mourir prématurément. Des fois, ça part!" s’exclame Lysandre Champagne, questionnée sur la durée de vie que devait avoir Misses Satchmo, un "projet de maternité" imaginé en 2008 autour du répertoire du célèbre jazzman Louis Armstrong (1901-1971). Dans le cas présent, il faut croire que la Faucheuse n’avait pas l’intention de tirer un trait rapidement sur cette aventure. Car, en plus d’enregistrer un album (sortie: ce printemps), le quatuor formé par Maude Alain-Gendreau (piano), Frédéric Pauze (basse), Marton Maderspach (batterie) et elle-même a remporté le Prix en interprétation des arts de la scène lors du dernier Gala Arts Excellence et la finale régionale des Entrées en scène Loto-Québec 2011. Des honneurs qui, hors de tout doute, laissent présager un bel avenir.

"Ce que j’aimais du concept, c’est que c’est large. Ça touche un vaste public. C’est facile de jouer dans des événements privés. Culturellement, on peut avoir une belle approche tant pour la mise en scène, les costumes que le choix de répertoire. C’est une idée qui peut être interprétée de différentes façons." Tout comme les musiques de celui que l’on surnommait Satchmo. "On reste assez fidèles à Louis", indique la trompettiste qui a longtemps accompagné Marco Calliari en tournée avant de devenir musicienne pigiste (Antonio, Tricot Machine, Labess). "Mais en même temps, on se permet par notre mise en scène et par nos personnalités d’aller dans une direction qui est plus personnelle, de s’approprier vraiment les pièces. Veux, veux pas, ma voix est complètement différente de celle de Louis (rires). Ça amène autre chose. On n’est pas dans l’imitation, mais dans la personnalisation."

Pour ce faire, les Misses Satchmo, soit les deux filles du groupe, retravaillent minutieusement tous leurs arrangements. "Je fais énormément de recherches. J’écoute plusieurs interprétations différentes d’une même pièce; tout ce qui s’est fait pendant ces années-là pour les accompagnements. Juste pour me donner des idées et pour rester fidèle au style. Je vais beaucoup chercher chez Billie Holiday, que j’adore. Et c’est sûr, il y a des duos qui ont été faits avec Ella Fitzgerald. Les interprétations d’Ella Fitzgerald sont tellement magnifiques qu’on ne peut pas passer à côté." Impossible aussi de ne pas parler de Louis Prima, chez qui la Mauricienne d’adoption a recensé quelques bons coups. "Je trouve que ses interprétations sont un peu plus dansantes."

Justement, l’objectif de Misses Satchmo n’est-il pas de faire danser le public? "Oui, ça va de mieux en mieux de ce côté-là, je te dirais. Ça lève quand même pas mal. On réussit à faire chanter les gens. Les faire danser, ça dépend. Mais il y en a qui vont parfois danser le swing!" signale la passionnée d’histoire du sud des États-Unis. "Le premier set est formulé de manière à ce que les gens écoutent et puissent apprécier tout ce qu’on a à offrir musicalement. Le deuxième set, on l’enligne comme un grand crescendo!"

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