Werther : La maladie d'amour
Musique

Werther : La maladie d’amour

On ne va pas voir Werther pour son réalisme, c’est clair, mais si on y va pour entendre de belles voix, on est au bon endroit.

L’oeuvre débute sur une musique bucolique baignée de tons pastel, avec des enfants qui entrent tranquillement sur le plateau et s’installent pour jouer; c’est juillet et on a l’impression d’avoir chaud avec eux. On resterait bien là à les regarder vivre, simplement, en écoutant l’orchestre, mais non, ils vont se mettre à chanter et ils chantent quoi?

Un air de Noël… En juillet… Et ça reviendra en boucle jusqu’à la dernière veille de Noël de Werther, 2 h 40 (ou six mois) plus tard. Bizarre, mais pas autant, après tout, que de ressentir une irrépressible envie de se tuer pour une fille que l’on vient à peine de rencontrer et que l’on découvre promise à un autre…

L’intrigue est mince, c’est le moins que l’on puisse dire, mais ça a offert à Massenet l’occasion de faire une bonne place à l’orchestre, et la musique que fait entendre l’OSM, sous la direction précise de Jean-Marie Zeitouni, est d’une belle rondeur. Côté voix, rien de désagréable à souligner, au contraire, enfin, rien qui ne soit la faute du compositeur et de ses librettistes (comme les deux zigotos qui passent leur temps à se saouler et dont la présence n’apporte strictement rien).

Le Werther du baryton Phillip Addis gagne en effet une coche sur le plan du désespoir par rapport à la version pour ténor, mais c’est surtout la Charlotte de Michèle Losier, superbe au troisième acte, qui reste accrochée dans l’oreille du public. Scénographie simple, mais efficace. Werther souffre un peu trop longtemps à la fin, mais ça… c’est l’opéra!