Jérôme Minière : Pop la vie d'artiste
Musique

Jérôme Minière : Pop la vie d’artiste

Le vrai Jérôme Minière jonglera avec le faux sur scène lors de sa prochaine visite. Un tout nouveau spectacle à l’image de l’artiste qui renoue avec la pop.

Le chanteur Jérôme Minière ne fait jamais les choses comme tout le monde. Juste avant la sortie du disque Le vrai le faux, l’automne dernier, une série de capsules animées ont été diffusées sur son site Web afin d’interpeller l’auditoire. Au lieu de se limiter à la routine habituelle (extrait de chanson, tournage en studio et petite entrevue formelle), il a plutôt saisi l’occasion pour se remettre en question et porter un regard surréaliste sur son métier.

"C’est devenu tellement compliqué pour un artiste de se faire connaître lorsqu’il sort un disque, constate-t-il. Je voulais faire quelque chose avec Internet, ça me travaillait depuis un certain temps. L’idée m’est venue de faire une sorte de marketing poétique. De la promo, oui, mais avec un contenu très personnel. Ce que je trouve drôle, c’est que ces capsules sont très autocritiques. Habituellement, quand tu fais de la promo, tu te mets en valeur et tout est très beau. Là, tout est autodérision et j’en prends parfois plein la gueule!"

Comme dans l’avant-dernier épisode de cette série (le 17e), où son agence de mise en marché, La Frime, pose un constat d’échec intégral sur son look, sa répartie et sa manière de danser. Tout ça juste après avoir jugé que le contenu plutôt superficiel de ses productions discographiques antérieures n’est pas assez vendeur et qu’il serait préférable pour lui de reprendre du Daft Punk en version guitare-voix, ou de faire une collaboration avec Lady Gaga…

Avec l’aide de Marie-Pierre Normand, qui signe l’ensemble des illustrations de ce storyboard ludique en noir et blanc, Minière a composé un éditorial surréaliste sur une industrie qui se cherche et qui tente par tous les moyens possibles de travestir la musique pour la rentabiliser coûte que coûte. "Au départ, j’aurais même voulu faire deux épisodes en images réelles. Mais vu que c’était plutôt farfelu comme concept et que les idées se multipliaient, il nous aurait fallu deux ans pour faire le tournage! L’idée de cette présentation de type storyboard animé est venue de la contrainte, finalement."

Jérôme Minière touche à tout et il semble impossible pour lui de limiter sa création au disque et à la scène. Pour élaborer son nouveau spectacle en quatuor inspiré par Le vrai le faux (avec, entre autres, le claviériste Alex McMahon), il s’est beaucoup servi de ce qu’il avait appris de ses dernières productions scéniques, dont Autoplayback, qui l’avait plongé dans un monde audiovisuel artisanal et interactif. "On garde certaines idées en tête, on prend des notes et on apprend. Pour ce nouveau spectacle, je voulais surtout rester fidèle au rythme du nouveau répertoire. C’est pop, mais il y aura quand même des zones de contrastes. Une pièce comme L’indifférence a du contenu, alors que l’instrumentale Une chanson toute nue est très kitsch, c’est presque une blague! Du coup, le choix des chansons de mes précédents albums est devenu un exercice presque arbitraire. Le vrai le faux ne se prête pas à une mise en scène trop chargée et j’ai dû me montrer très sélectif."

À écouter si vous aimez /
Albin de la Simone, Dominique A, Philippe Katerine