Thomas Fersen : Le conte est bon
Musique

Thomas Fersen : Le conte est bon

Thomas Fersen nous revient avec ses chansons peuplées de personnages singuliers, mais cette fois-ci tout droit tirés des contes et légendes, le tout enrobé d’un certain romantisme noir.

Thomas Fersen maîtrise à merveille l’art de raconter une histoire, de la colorer et de l’enrober. D’un disque à l’autre, le chanteur français nous a emmenés dans son monde onirique peuplé de personnages singuliers, de drôles de petites bêtes, d’objets hétéroclites et de pièces montées. Pour ce huitième effort, c’est dans les contes et légendes d’hier ainsi que dans le romantisme ténébreux du 19e siècle que Thomas Fersen est allé piger. La pochette et le livret de Je suis au paradis, illustrés par le bédéiste Christophe Blain (Isaac le pirate, Gus…), donnent le ton. Le rouge et le noir prédominent.

Je suis au paradis dévoile un univers halloweenesque où se côtoient Dracula, Barbe-Bleue, des loups-garous, un enfant-sorcière, un balafré, un squelette et des fantômes… Le paradis de Thomas? "Tous ces personnages sont des gens merveilleux", rigole le chanteur au bout du fil. "Mon paradis à moi, il est au premier abord un peu déroutant. En fait, ce disque est parti de ces instruments de musique qui sortent de leurs petites boîtes capitonnées à la nuit tombée, qui ensorcellent ensuite un peu les gens et qui retournent dans leurs petits cercueils avant les premières lueurs de l’aube, ce qui rappelle Dracula. Je suis parti de ce thème un peu romantique et, de là, j’ai continué en m’inspirant aussi de contes et légendes d’une autre époque. J’aime la dimension fantastique du conte car il laisse place à l’imagination, poursuit Thomas. On entend un bruit quelque part et voilà c’est parti, on se fait un film. C’est ça qui m’intéresse. C’est cette petite inquiétude-là qui nous tient en alerte, et on ne retrouve pas ça dans le cinéma d’horreur plein de sang. Mes monstres sont d’ailleurs assez propres. Ce sont des personnages en marge, asociaux mais sensibles. On est frôlé par des gens inquiétants et on aime ça."

Pour colorer ses petites histoires, Thomas Fersen les a habillées d’une musique aux textures 70’s, un peu comme le Gainsbourg de Melody Nelson par exemple, avec une basse feutrée et moult cordes. Par contre, exit le ukulélé! "Le ukulélé a été mis de côté car ce n’est pas un instrument très romantique. Non, pour ce disque, j’ai plutôt sorti les cordes, le piano et le pipeau! Le pipeau, c’est un instrument magique, celui des contes et des fables. Donc, je trouvais qu’il était bienvenu sur ce disque. Quant aux cordes, elles me rappellent le romantisme d’écrivains comme Théophile Gautier et ses romans Avatar ou La morte amoureuse."

Fred Fortin, qui a accompagné Thomas Fersen en tournée et a réalisé son précédent Trois petits tours, a aussi collaboré à Je suis au paradis, tout comme Joseph Racaille et le fidèle Pierre Sangra, entre autres. "Fred a fait les arrangements pour les chansons Mathieu et Je suis mort et a joué de la batterie et de la basse pour Dracula et Brouillard à l’époque où il tournait avec moi en France, en 2009. J’en aurais pris plus, mais il est trop occupé!"

Thomas Fersen
Je suis au paradis
(tôt Ou tard)
En vente dès maintenant

À écouter si vous aimez /
Boby Lapointe, Georges Brassens, Arthur H