Dumas : Simplicité volontaire
Musique

Dumas : Simplicité volontaire

Dumas range sa guitare électrique et retourne à l’acoustique. Avec la tournée Comme un train dans la nuit, l’artiste revisite son travail au temps présent, sans même penser au futur.

Dumas fait un retour aux sources et revient à la formule acoustique pour mieux revisiter son répertoire. Une sorte de parenthèse bucolique après le tourbillon qui a suivi la sortie de son dernier album, Traces, il y a deux ans. En formule trio, en compagnie de Jocelyn Tellier (guitare et lapsteel) et Marc-André Larocque (batteur), cet exercice de style nous rappelle sa tournée intitulée Entre Vénus et linoléum en 2005. "Quel titre! constate-t-il en riant. C’est vrai, ça se ressemble comme productions. On se fait un cadeau avec cette nouvelle tournée. On met de côté la grosse machine rock et on revient à l’essentiel. On voyage en Econoline et puis on traîne nos amplis… J’ai de nouveau 21 ans!"

La pop sera de rigueur, bien sûr, mais dépouillée et dans un contexte intimiste. Si Dumas aime bien les décibels, ici, il reprend contact avec l’essence même des chansons et les traficote à sa guise. Les nouveaux arrangements pourront en surprendre quelques-uns. "Dans ce nouveau show, Jocelyn Tellier s’en donne à coeur joie, précise-t-il. Il est excellent au lapsteel! Ça fait longtemps qu’on voulait faire de quoi avec cet instrument que je qualifierais de… spirituel! On aime bien la musique africaine. Du Mali, entre autres. Ça s’entend dans les percussions. Et il y a une touche Tom Waits aussi, un peu à la Swordfishtrombones, cet album dont on n’est jamais capable de prononcer le nom! C’est comme une formule cabaret. Dans ces circonstances, le rapport avec la salle est complètement différent. Le show rock imposait un rythme, une évolution bien précise. On doit faire danser les gens, avoir une réponse immédiate. Là, c’est avant tout un spectacle musical. On est loin du divertissement populaire."

Deux mois de répétitions furent nécessaires pour conceptualiser cette nouvelle mouture qui survole, entre autres, les albums Le cours des jours et Fixer le temps. Un triage en règle s’imposait pour celui qui compte déjà quatre albums officiels en carrière. "Les chansons de Traces se prêtent bien à cet exercice aussi, sauf que les nouveaux arrangements ressemblent plus à ce qu’on retrouvait sur les quatre EP: Nord, Rouge, Demain et Au bout du monde. Je n’aime pas vraiment le mot, mais c’est plus "organique". J’espère qu’on pourra le faire dans certaines salles où nous irons, mais j’aimerais avoir des gens du public sur la scène. En fait, initialement, ce spectacle était censé se faire au centre d’une salle de spectacle… Disons que les techniciens ont plus ou moins apprécié l’idée! Ce show-là, c’est vraiment un véhicule pour explorer."

Par contre, n’allez pas croire qu’un nouvel album est en cours d’écriture. Nous sommes à mille lieues d’un spectacle de rodage ou d’un workshop créatif. Pour l’instant, l’artiste semble se satisfaire de la scène. À peine quelques maquettes s’additionnent au hasard sur sa table de travail. "J’enregistre chez moi, mais c’est pour le plaisir, il n’y a rien de sérieux. Je n’ai pas d’agenda et je ne veux pas penser au studio. Sauf peut-être pour faire des collaborations, on verra… Ces temps-ci, je fais dans le dubstep! Disons que les gens seraient un peu surpris si je sortais un album dans le genre!"

À écouter si vous aimez /
Indochine, Alexandre Désilets, Martin Léon