Les Garçons de noce : Le rock a ses raisons
Musique

Les Garçons de noce : Le rock a ses raisons

Les Garçons de noce sont le fruit d’un mariage d’amour. Rien de moins que l’amour inconditionnel du rock.

Depuis près de quatre ans, Les Garçons de noce font partie du paysage musical de Saint-Prime. Avec des chansons aux titres évocateurs tels que Jetta 86 et Nicole, on reconnaît chez eux les préoccupations classiques du rock’n’roll: voitures et filles. Malgré un talent indéniable pour l’écriture de pièces accrocheuses, les membres des Garçons de noce ont fait le choix d’effectuer un détour vers les reprises. Flap, le bassiste de la formation, commente ce virage artistique: "Au début, on faisait juste de la compo, mais à un moment donné, on s’est rendu compte que c’était un petit peu trop complexe pis que ça demandait un peu trop de temps. C’était dur d’arranger les choses pour que ça devienne solide, donc là, on fait des covers à 60%, mais c’est toute du rock’n’roll en français. On essaie d’aller chercher le côté kitsch et noces de la patente."

À la lumière des propos de Flap, on est tenté de croire qu’il y a une prise de position conceptuelle dans le nom du groupe. Toutefois, aussitôt abordée, la théorie est anéantie d’un fou rire. "On s’en fait accroire à nous autres mêmes. On rêve de la fameuse noce qu’on n’a jamais faite, pis on la fera probablement jamais non plus. Les noces, c’est les shows qu’on fait pis c’est des noces vraiment rock’n’roll."

Comme Les Garçons de noce viennent de Saint-Prime, l’eldorado du rock (Fred Fortin, Les Dales Hawerchuck), il est difficile de résister à l’envie de questionner Flap sur le buzz qui entoure la petite municipalité depuis plusieurs années. Sa réponse fait sourire: "Je connais pas mal les musiciens d’ici. Je pense qu’on est tous pareils pis que "le son du Lac", c’est vraiment une création de l’extérieur. Dans le fond, c’est le monde de Montréal qui a inventé "le son du Lac". Ici, on en rit un peu de ça. Tu peux pas dire: "Je sonne Lac." Y’a même du monde du Saguenay qui dit qu’au Lac, ça se passe "de même", mais il y a des bands de Montréal et de Québec qui ont aussi "le son du Lac". Ça veut pas dire grand-chose… C’est comme au début des années 90 où tout le monde sonnait Seattle."

Une chose est certaine, si "le son du Lac" est une pure création, il reste que l’humilité chez les musiciens du Lac est récurrente. Au-delà des artifices habituels du rock et des aspirations à la gloire, on retrouve la plupart du temps chez "les groupes du Lac" ce plaisir à se concentrer sur l’essentiel: la musique. "On est pas mal antistar. Quand t’es rendu dans la trentaine, tu deviens plus low profile et on n’est pas tous glam. Tsé, les groupes de jeunes, c’est quasiment rendu que ça se maquille pour se donner de l’attitude, mais c’est normal, c’est un passage obligé. Moi, je me suis jamais maquillé pour un show, mais j’ai quand même pas mal tout fait."

Quand on dit que l’amour rend aveugle.

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