Anonymus : Dans les dents
Musique

Anonymus : Dans les dents

Malgré le passage du temps et les difficultés inhérentes à la vie de musicien, Anonymus persiste et revient à la source sur son 6e disque, État brute.

En ce début décembre, l’horaire d’Anonymus est chargé et ponctué de longues distances à parcourir entre les salles de spectacle, sans parler du service Internet pas toujours disponible. Peu importe, Oscar Souto promet de nous joindre d’ici la fin de la tournée. Ce n’est pas la première fois que le chanteur-bassiste, son frère Daniel Souto (guitare), Carlos Araya (batterie) et Jean-François Fortin (guitare) tournent en France: "Au cours des deux dernières années et demie, on a fait cinq tournées avec Mononc’ Serge et il y avait de plus en plus de gens à chaque visite. La dernière tournée d’Anonymus date de 2007, alors c’est un peu comme si on repartait à zéro, même si les fans de Mononc’ Serge et Anonymus reviennent nous voir", remarque Oscar.

Depuis le début de la tournée, dit-il, on leur fait toujours le même commentaire: "Mais putain, Anonymus, c’est carré!" imite Oscar. Une façon colorée de dire que le groupe joue avec précision.

Sixième album du quatuor, État brute marque un retour aux sources avec sa majorité de textes en français, comme sur Ni vu, ni connu (1996) et Stress (1997). Les gars ont décidé de renouer avec leurs racines après avoir constaté à quel point les groupes métal chantant en français étaient devenus rares: "C’est une façon de prouver qu’il n’y a pas juste l’anglais qui peut être international. On n’a qu’à penser à Rammstein, qui s’exprime en allemand. Même si le message des textes n’est pas toujours compris, le message de la musique, lui, l’est ", soutient Oscar. Il ajoute qu’il souhaite également démontrer que chanter en français peut être aussi dévastateur qu’en anglais: "Les tounes qu’on a sur le dernier disque, je m’excuse, mais elles tuent! Je suis vraiment fier de l’album", souligne le chanteur-bassiste.

Il mentionne aussi qu’État brute s’est fait dans la facilité. En avril 2011, dès que la seconde collaboration avec Mononc’ Serge (qui a donné naissance à Musique barbare en 2008) s’est terminée, Anonymus s’est mis à l’ouvrage. Trois mois plus tard, le groupe avait assez de matériel pour entrer au studio Badass du guitariste et réalisateur Jean-François Fortin: "Contrairement à Chapter Chaos Begins (2006), qui s’était fait dans la frustration après le départ de Marco (Calliari), État brute a été écrit dans la tranquillité et la bonne humeur. On a arrêté de se casser la tête à essayer 40 millions d’affaires. C’est sûr qu’on a essayé différents arrangements, mais ce qu’on voulait avant tout, c’était un album simple, qui rentre dedans." Les textes sont aussi punchés: "Je ne commencerai pas à faire des petites tounes d’amour! Quand j’écris des textes, ce qui vient, ce sont des sujets qui me font mal, qui viennent me chercher. J’écris sur les choses qui me frustrent, c’est ce qui me motive, et ça me permet de faire sortir le méchant", résume Oscar. Message reçu.