Vincent Vallières : Pas qu'un chanteur de noces
Musique

Vincent Vallières : Pas qu’un chanteur de noces

Nous avons élaboré une mini-setlist qui fera découvrir toutes les facettes de Vincent Vallières.

LE PORTRAITISTE

Voir: C’est effarant, le nombre de noms que contiennent les titres de tes chansons: Manu, Gasse, Matante Marielle, Tom, Ti-Guy, Laura, Juliette…

Vincent Vallières: "C’est souvent inspiré de gens que je connais. Je me suis rendu compte que lorsque j’écrivais sur des affaires que je ne connaissais pas, ça sonnait moins vrai. Mettre des noms m’aide à définir le personnage. Il y a aussi qu’à un moment donné, j’ai arrêté d’essayer de trouver un titre plus intelligent que la toune."

À écouter: Gilles Lefèvre, le pittoresque récit des veines et déveines d’un joueur compulsif.

LE LITTÉRAIRE

Est-ce que porter la parole de Miron t’a donné envie de mettre en musique les mots d’autres poètes?

"Si je n’ai pas appelé cinq fois le poète Jean-Sébastien Larouche pour lui proposer de collaborer, je ne l’ai pas appelé une fois. Ce gars-là a quelque chose en lui que je ne pourrais pas donner moi-même comme auteur. Mais il dit qu’il n’est pas capable de faire des chansons.

Sinon, j’ai souvent eu envie de chanter Gérald Godin. C’est mon poète, je le lis et le relis à toutes les fois que j’écris. Il touche à une vérité, c’est une écriture simple qui est ancrée dans nos racines."

À écouter: Le camarade (12 hommes rapaillés, volume 2), les vers du poète national couchés sur du folk appalachien.

L’HÉRITIER DE DYLAN

Tu chantes "Ma toune de Dylan qui part / Éternel bilan qui repart". C’est laquelle, TA toune de Dylan?

"Girl from the North Country me revient constamment. Poétiquement, elle est intemporelle. Elle aurait pu être écrite par un gars de 80 ans. Le solo d’harmonica me fatigue – Dylan fait une note vraiment désolante -, mais ça, c’est une autre affaire."

À écouter: Un quart de piasse, une des rares chansons de rupture de l’auteur-compositeur.

LE GARS HUMBLE

Est-ce que ta popularité actuelle fausse les rapports? As-tu parfois le goût d’accueillir cette reconnaissance avec une attitude baveuse?

"Ça n’a rien changé dans mes spectacles, mais ça a changé mon rapport avec les gens qui ne font pas partie de mon public, les gens que je croise dans la rue, c’est sûr. J’hésite à dire que je trouve ça exigeant, parce que je ne veux pas avoir l’air du chanteur qui se plaint. Le fait d’avoir des tribunes de qualité vient avec une responsabilité sociale que j’essaie d’assumer. Mais oui, parfois, tu es sur un plateau de télé en direct et tu te dis: "Je pourrais arrêter de parler drette là et… je sais pas… me mettre à faire des push-ups, mettons." Ça se pourrait. De là à passer à l’acte, il y a une marge."

À écouter: On va s’aimer encore, chanson de l’année au Gala de l’ADISQ, hymne hyper contemporain à l’amour pour durer toujours et trame sonore par excellence des mariages qui aura permis à Vallières de décrocher un disque platine pour son cinquième album, Le monde tourne fort, deux ans après sa parution.