Domlebo : Toujours grand, mais moins naïf
Musique

Domlebo : Toujours grand, mais moins naïf

Après un premier disque produit chez lui en solitaire, domlebo vise l’autre extrême avec Chercher noise, un documentaire sur la création de 10 chansons enregistrées avec invités dans des lieux différents.

Utilisée par les Français mais pratiquement absente du vocabulaire québécois, l’expression "chercher noise" signifie "chercher le trouble". Une belle manière de résumer l’aspect casse-gueule du projet dans lequel s’est lancé Dominique Lebeau.

Le musicien s’est cette fois donné pour défi d’enregistrer live les 10 chansons de Chercher noise dans des lieux différents. Dix sessions d’enregistrement de quatre heures auxquelles ont participé de nombreux collaborateurs, dont Jordan Officer, Jérôme Dupras, Philippe Brault, Michèle O., Jérôme Minière et Alexandre Désilets.

Comme si le projet n’était pas déjà assez complexe, domlebo a demandé aux réalisateurs de Yellowtable, Daniel Robillard et Stéphan Doe, d’immortaliser, caméra au poing, l’ensemble de la démarche.

Avec ses lunettes en corne noire, ses yeux curieux et ses cheveux ébouriffés, l’ancien batteur des Cowboys Fringants a la tronche pour vivre pareille aventure. "Pourquoi faire simple et straight quand on peut faire compliqué et beau?" lance-t-il à propos de l’oeuvre finale qui contraste avec son premier disque, Grand naïf, paru en 2009. "Puisque je voulais enregistrer seul et jouer de tous les instruments entendus sur Grand naïf, il m’est arrivé de mettre de côté certaines compositions parce qu’elles méritaient l’apport d’un vrai pianiste ou des arrangements de cordes. Dès lors, j’ai entrevu Chercher noise comme quelque chose de complètement différent."

Même s’il a fait appel à Dany Placard pour assurer la réalisation des pièces, domlebo avoue avoir fait passer le visuel devant la musique. "Je voulais d’abord séduire les yeux. Le lieu choisi pour capter chaque composition devait être inspirant au point d’influencer l’interprétation de la chanson. Une forêt, un appartement, la Fonderie Darling… J’avais envie de chanter là. Me servir de la "room", comme on dit dans le milieu. Parfois, il fallait jouer moins de notes parce que le son rebondissait partout. On sentait qu’il y avait des échanges entre les musiciens, mais aussi entre la musique et le lieu."

Téléchargeables en échange d’un don servant à financer le long-métrage présenté en mars lors du Festival international du film sur l’art, les chansons de Chercher noise sont nettement plus achevées et moins brouillonnes que celles de Grand naïf. "Tout est une question de confiance. J’ai appris à m’abandonner et à remettre mes chansons entre les mains des autres. Ça fait toute la différence."

domlebo
Chercher noise
(Indépendant)
www.cherchernoise.com