Fanny Bloom : Fanny ardente
Musique

Fanny Bloom : Fanny ardente

La lumineuse Fanny Bloom a sorti les peintures de guerre pour ce premier album en solo au caractère pop. Cette indomptable romantique joue dans les extrêmes.

Fanny Bloom

semblait bien triste l’été dernier lorsque l’aventure de La Patère rose s’est terminée. Privée de ses collègues Roboto et Kilojules (Misteur Valaire), elle devait maintenant voler de ses propres ailes avec un projet solo à son image, un nouveau chapitre dans sa jeune carrière auquel elle a accordé un an de travail en compagnie de son nouveau complice, Étienne Dupuis-Cloutier.

"Je me retrouvais sans repères en sortant de La Patère rose, relate-t-elle. Ça m’a forcée à travailler avec d’autres personnes, une situation qui ne s’était pas produite depuis très longtemps. C’était stressant, mais j’ai eu le temps nécessaire pour m’y accoutumer. Le studio t’offre l’occasion de travailler intensément avec une autre personne et c’est un moment privilégié. Aujourd’hui, Étienne, c’est plus qu’un collègue musicien, c’est un grand ami. Je suis contente du résultat et j’ai hâte d’être sur scène!"

Ce tandem explosif n’y est pas allé de main morte en studio et a concocté une pop audacieuse, parfois abrasive ou ponctuée de moments lyriques au piano, et dans laquelle les textes de Bloom affichent un romantisme à fleur de peau. "Vachement! Je suis une romantique passionnée!" Voilà ce qu’elle avoue toute souriante en soulignant le caractère sensuel de certaines chansons qui parsèment ce disque qu’elle a intitulé L’apprentie guerrière. "J’ai conscience que les textes sont parfois denses et noirs, c’est pour ça qu’il me fallait un exutoire. Je voulais des bulles de lumière musicales au travers de tout ça. Il fallait que j’y aille à fond, avec des synthétiseurs des années 80 et parfois dans le kitsch. Je devais me lâcher lousse à certains moments."

Les influences pop européennes sont évidentes et Lykke Li pourrait trôner en tête de liste.

On ne s’en plaint pas. Au contraire, cette esthétique sied à merveille à l’artiste, qui s’affiche avec panache sur scène et qui s’amuse avec l’étiquette. Mais au-delà d’écrire de bons textes pour un véhicule musical pop accrocheur (les chansons Parfait, parfait et Tes bijoux), ce qu’elle considère comme le principal défi lorsqu’on écrit en français, la musicienne a aussi laissé une place de prédilection à sa passion pour le piano.

"De la musique classique, j’en ai joué beaucoup pendant 10 ans. C’est en quelque sorte ma formation, et le piano est resté mon instrument de composition. J’adore les concertos pour piano, les Nocturnes de Chopin, Satie, Mendelssohn et Rachmaninov. Je n’ai jamais pu m’amuser comme je le voulais avec cette dimension "classique" au sein de La Patère rose. Intégrer quelques passages au piano plus introspectifs, par exemple. C’est ce que j’ai fait avec la pièce Tootles."

Et avec La barque aussi, une pièce écrite à l’époque de la Patère, qu’elle a complètement réinventée. En concluant cet album avec Shit et la pièce-titre, l’auteure-compositrice-interprète souligne son penchant pour les contrastes. "Je ne suis pas capable d’écrire des chansons qui seraient entre le très hyper (Tes bijoux) et le down (Apprentie guerrière)! C’est l’un ou l’autre. Je suis aux extrêmes, je n’ai pas de milieu!"

Fanny Bloom
Apprentie guerrière
(Grosse Boîte)
En magasin le 6 mars