Piers Faccini : Au bout du monde
Musique

Piers Faccini : Au bout du monde

Piers Faccini nous propose un monde sans frontières où les rencontres sont la raison d’être de son métier. Ce multi-instrumentiste est un orfèvre de la folk.

On ne voit pas souvent l’auteur-compositeur-interprète Piers Faccini au Québec, mais après s’être présenté à l’artiste, on constate qu’il partage des affinités avec la musique qui se fait ici. Très vite, Faccini s’informe de Patrick Watson, qu’il a rencontré pour la première fois en France lors d’une collaboration en compagnie d’un orchestre. Ce même Watson lui a fait connaître les disques de Lhasa, une oeuvre qu’il chérit au point d’inclure l’une de ses chansons dans son répertoire. "Je n’ai pas encore osé la chanter en concert, c’est quelque chose que j’ai fait spontanément après l’annonce de sa mort, nous indique-t-il. Ce serait peut-être l’occasion idéale, lors de mon séjour chez vous, pour l’ajouter au programme?"

D’origines italienne, irlandaise et polonaise, Piers Faccini nous décrit à la blague que ses racines en font plus un New-Yorkais qu’un Européen. Résidant en France après avoir vécu et fait carrière à Londres (avec le groupe Charley Marlowe), ce troubadour folk s’intéresse à tout et fait surtout carrière en Europe, où il cultive des relations privilégiées avec maints artistes issus des musiques du monde. À voir les noms qui se bousculent sur son quatrième disque, intitulé My Wilderness, il n’y a pas de doute, Faccini est un citoyen du monde.

Makan Tounkara (au N’goni, sorte de kora), Jules Bikoko (contrebasse et percussions) et le violoncelliste Vincent Ségal sont quelques-uns de ses complices musiciens qui colorent ses "fables poétiques", comme il aime si bien qualifier ses chansons.

"Je réalise mes albums en pensant à des acteurs que je respecte comme musiciens et comme interprètes, explique-t-il. Je fais tout moi-même et j’échafaude ensuite l’ensemble au fur et à mesure. Les rôles, pour faire une métaphore avec le cinéma, se précisent en faisant cet exercice. Si vous connaissez bien vos acteurs, la distribution des rôles sera facile et ira de soi."

Avouant se reconnaître dans l’écriture de Bonnie Prince Billy, un autre auteur-compositeur-interprète qu’il admire, Faccini a choisi la langue de Shakespeare pour mieux s’amuser en composant une fresque musicale folk presque impressionniste. "J’en suis arrivé à un moment dans ma vie où j’ai accepté cette ouverture et ce côté éclectique dans ma musique. Rien ne me fera changer de trajectoire, je suis comme ça. Ce qui m’excite, c’est de pouvoir aller jusqu’au bout de mes délires. Mais je reste quelqu’un de très rangé. Lorsque je suis chez moi, en campagne, c’est les enfants, ma conjointe et la vie. L’inspiration, elle vient de là."