fun. : Fun et discipline
Le groupe fun. trône au sommet et savoure le succès populaire, conséquence d’un travail discipliné avec un producteur de renom. Ce trio est encore jeune, mais garde la tête froide.
Antoine Léveillée
Le trio new-yorkais fun. a surpris l’industrie de la musique lors de la sortie de son deuxième disque, Some Nights, au mois de février, et a dominé le palmarès des ventes numériques (plus de 300 000 ventes en six semaines) aux États-Unis avec le premier extrait, We Are Young. Plusieurs facteurs ont contribué à installer ce premier simple en tête de liste, dont une publicité très remarquée pour un constructeur automobile et une reprise populaire dans l’émission Glee.
"La grande différence pour nous, c’est de nous retrouver devant des salles pleines avec une foule qui connaît les paroles des chansons, indique le multi-instrumentiste Andrew Dost (claviers, basse, trompette, percussions, etc.). We Are Young est sans contredit un moment spécial à chaque concert, et c’est vrai qu’il est surprenant de constater à quel point cette chanson a joué partout. Mais il y a des gens qui travaillent à nous faire connaître, c’est leur job. Nous, on est plutôt concentrés sur la tournée et la conception du spectacle. J’ose espérer que ce succès est aussi dû au fait qu’on a de bonnes chansons!"
L’embauche du producteur Jeff Bhasker (Kanye West, Alicia Keys et Beyoncé) a marqué le processus créatif de la formation qui se distingue par la voix puissante de Nate Ruess et des arrangements musicaux soignés au caractère théâtral. Véritable gourou du R&B et du hip-hop, Bhasker est devenu, selon l’homme-orchestre Andrew Dost, le quatrième membre du groupe lors de l’enregistrement de Some Nights. "Jeff est un cas unique. Là où on se cassait la tête avec des structures trop complexes, il était en mesure d’intervenir en montrant du doigt un simple détail, puis tout tombait en place. Depuis nos débuts, on tente de présenter une signature musicale très expressive. Avec Jeff, on a pu enfin trouver la clé qui nous permet d’explorer et de faire la synthèse de nos influences musicales."
Parfois rock et souvent montées comme un tableau qui serait extrait d’une comédie musicale, les chansons de fun. sont résolument pop et s’imbriquent dans un concept dominé par le spleen nocturne. "Tout au long du processus, on avait en tête des idées précises: ça passait du style Broadway, qu’on adore, jusqu’au hip-hop. Avec Jack [Antonoff, guitariste], Nate et moi avons sans cesse exploré dans cette direction. Pour Nate, c’est important de pouvoir mettre le texte en perspective et de l’interpréter adéquatement. On aime travailler avec un cadre musical qui sera porteur et percutant. Pour nous, ça reste du rock."