The Sadies : Une question de réputation
Musique

The Sadies : Une question de réputation

Près de 15 ans après sa création, le groupe The Sadies récolte ce qu’il a semé au fil du temps et des concerts.

« Notre nouveau groupe canadien préféré » pour les Japandroids, « la meilleure formation live du Canada » selon plusieurs médias, dont The Coast de Halifax: les fleurs lancées vers le groupe alt-country The Sadies sont récoltées par un collectif qui s’impose autant sur scène que derrière des invités de marque. Après avoir accompagné des chanteurs de la trempe de Neko Case et Gord Downie des Tragically Hip, le quatuor renouait récemment avec un ami de longue date: le bluesman controversé Andre Williams avec qui les despérados lançaient, au début de l’été, Night and Day, une deuxième oeuvre commune.

« Cette collaboration remonte à loin », lance le batteur Mike Belitsky, revenant sur la genèse de l’album Red Dirt. « À la fin des années 90, Bloodshot Records – notre étiquette à l’époque – envisageait un album avec Andre et voulait que plusieurs groupes du label l’accompagnent lors de l’enregistrement. On s’est donc rendus à Detroit, où l’album était enregistré, pour l’accompagner sur quelques chansons, et le jour de notre arrivée coïncidait avec une tempête de neige monstre. On s’est retrouvés coincés là-bas alors qu’Andre et les autres groupes invités, eux, ne pouvaient plus se rendre au studio. On a donc enregistré des maquettes et le résultat final a autant plu à Andre qu’à nous. On a ainsi poussé l’exercice plus loin par la suite. »

Enregistré sur une période de quatre années où Williams, 70 ans, n’était pas toujours sobre ou lucide, Night and Day est, pour Belitsky, une oeuvre plus homogène que la précédente, en plus d’être une « victoire personnelle » pour le bluesman qui grogne dans la pièce Bored qu’il ne prend plus de drogue, mais qu’il n’hésitera pas à y revenir au besoin. « Je suis content que l’ange sur son épaule ait gagné », commente au passage le batteur, qui dit avoir beaucoup appris en compagnie du vieux routier. « On a fait beaucoup de tournées, surtout en Europe et aux États-Unis. C’était après le premier disque. Nous étions jeunes et pas très connus, alors les concerts dans de petites salles ou devant un public épars nous affectaient beaucoup, mais pas lui. Tous les spectacles se ressemblaient pour lui, dans le sens qu’il ne se laissait jamais abattre et livrait toujours la marchandise. « Vous êtes payés pour ça« , dit-il toujours », glisse Belitsky en rigolant.

Camionnette, boulot, dodo

À l’orée du 15e anniversaire des Sadies, qui sera souligné en 2013, la réputation de bêtes de scène que le collectif s’est taillée au fil des tournées n’affecte pas le batteur… ou si peu. « C’est flatteur, bien sûr, mais pendant qu’on nous dit ces bons mots, il m’arrive de me demander: « Man! Quand vais-je maîtriser cet instrument complètement? » Je préfère donc croire qu’on peut s’améliorer constamment, et pour y arriver, il faut vraiment voir ça comme un travail. Une job passionnante, mais un boulot quand même. Bref, il faut s’appliquer pour perdurer… tiens, un autre truc qu’Andre m’a appris! » conclut-il.

Montréal
Avec Andre Williams et invités
Le 22 septembre
Dans le cadre de Pop Montréal
Au Cabaret du Mile End

Québec
The Sadies et Les Revenants
Le 21 septembre
Au Cercle