Michèle O. : Le repos de la paresseuse
Musique

Michèle O. : Le repos de la paresseuse

De son propre aveu, Michèle Ouellette est "sloppy" quand vient le temps de gérer sa carrière. Heureusement pour elle, de nouveaux alliés l’ont rejointe au fil des derniers mois.

Parler à Michèle Ouellette, c’est comme caler un grand verre de jus d’orange fraîchement pressé: c’est ravigotant, plein de soleil. Ça requinque son homme. Même par temps gris.

Au bout du fil, la jeune femme s’avère blagueuse, énergique, souriante. Adjectifs qui retentissent souvent lorsqu’un collègue doit décrire Michèle. Pas surprenant qu’au fil des années, elle ait développé plusieurs amitiés avec des journalistes, directeurs de festivals et autres, qui lui ont prêté main-forte depuis les débuts de sa carrière. "Tsé, ma première couverture journalistique à vie, c’est André Péloquin [aujourd’hui à la tête de la section musique chez Voir] qui me l’a donnée dans le Bang Bang – je crois que j’avais juste quelques chansons sur mon MySpace à l’époque. Depuis ce temps-là, j’ai eu la chance de croiser quelques personnes qui se sont avérées des bonnes étoiles pour moi."

Et la communication coupe.

L’album numéro 1,5

Quand Michèle Ouellette a su que l’album Assise dans ma tête, paru deux ans plus tôt, allait être réédité sous étiquette Passeport (Kaïn, Gildor Roy), elle a su que ce nouveau partenariat allait signer la fin de ses soucis de gérante-chanteuse-leader. "Tsé, je ne suis pas la plus à cheval quand vient le temps de gérer mes trucs", affirme-t-elle, d’un ton bon-enfant, une fois la communication rétablie. "Il y a avait des trucs du business avec lesquels j’étais vraiment moins à l’aise. Du genre que t’es en studio et tu dois dire à ton guitariste de se grouiller parce qu’il lui reste deux heures pour finir une chanson… Ça me rendait mal à l’aise. Maintenant que j’ai une équipe qui s’occupe des relations de presse, de la paperasse, ça m’enlève un poids énorme sur les épaules."

Parue à la fin de l’été, la version 2 d’Assise dans ma tête, celle en vente chez les disquaires, diffère peu de l’album original, mais assure une seconde vie à ces jolies chansons country-folk qui rappellent autant Le chihuahua de Mara Tremblay que les classiques de Loretta Lynn ou June Carter Cash. "Les gens étaient surpris que je signe avec Passeport – Kaïn n’étant pas le porte-étendard de la musique indie québécoise, mettons -, mais c’est le premier label qui a montré des signes d’intérêt avant même que je n’enregistre l’album. Ils me font tout à fait confiance, et en décidant de rééditer l’album avec le label, je crois avoir le meilleur des deux mondes: avoir créé l’album par moi-même, sans contraintes, et pouvoir compter sur un label pour le faire tourner."

Par "le faire tourner", elle entend bien sûr "spectacles en région". Elle et son band s’avèrent indissociables quand vient le temps de parler de Michèle O.: "Je vais le dire souvent, mais Michèle O., c’est le projet d’un band d’abord et avant tout. J’ai beau écrire les paroles et faire les mélodies, sans mes musiciens, je serais pas grand-chose. C’est vraiment dans la gang que je prends du plaisir."

C’est à cet instant que la communication coupe. Encore.

Quelques minutes plus tard, Ouellette envoie ce message: "Ha ben colisse! Dès qu’on s’est mis à parler de culture, POW! On s’est fait couper! Harper était à l’écoute, je parie! Mon cell est aussi vidé d’énergie… mais j’pencherais plutôt pour l’hypothèse Harper… Désolée que ce fut si abruptement coupé deux fois, mais c’est aussi une bonne chose puisque je n’aime pas les au revoir (autre chose à savoir à mon sujet, tiens!)."

On répondra à cela que la plus belle chose des au revoir, c’est la promesse qu’on se reverra. Dans ce cas-ci, dans un avenir très rapproché.

Le 24 octobre à 21h
Au Petit Chicago