Diamond Rings : Almost Famous
Musique

Diamond Rings : Almost Famous

Si vous ne connaissez pas John O’Regan, alias Diamond Rings, son nouvel album Free Dimensional risque de rectifier la chose. Du moins, c’est l’intention principale de son créateur.

Dès les premières notes de synthés, le ton est donné. « I can fly across the ocean« , affirme l’inimitable John O’Regan, de sa voix de baryton, sur Everything Speaks, chanson mi-songe mi-mantra qui lance Free Dimensional, le second album de Diamond Rings.

Puis, la boule disco fait son entrée pour All the Time, arc-en-ciel électro sur lequel, visiblement, le chanteur s’éclate, dressant le lien manquant entre Ian Curtis et, oui, Kylie Minogue. « Je ne fais que commencer mon investigation quant aux musiques de club », affirme d’emblée Diamond Rings en riant de la comparaison. « Je suis pas mal bon DJ et je spinne principalement du house et du techno, mais aussi du top 40. »

Ces propensions pop ne seraient-elles que des symptômes normaux de son exhaustive tournée nord-américaine en première partie de la bombe pop suédoise Robyn? « Cette tournée m’a juste convaincu que j’avais les capacités de faire des spectacles peu importe l’endroit. Je me souviens, ça a été tout un challenge de remplir la scène du Radio City Music Hall avec seulement un ordinateur et un clavier. Je crois avoir relevé le défi; j’en suis ressorti plus grand. »

Diva de la pop

Du coup, c’est le spectre des divas de la pop qui vient colorer les moments les plus sautillants de Free Dimensional, comme Day & Night, chanson velcro qui ne peut faire autrement que de rappeler un succès du début des années 2000 de Mariah Carey. S’il est fan? « Oh oui. Qui ne l’est pas? En fait, cette chanson a été modelée sur Love King de The-Dream [collaborateur de longue date de la diva américaine]. »

Il ajoute, soutenant que cette pièce a été la plus ardue à enregistrer: « Dès les premières ébauches, j’ai vu que la chanson allait se boucler rapidement. Par contre, Damian [Taylor, le réalisateur de Free Dimensional] a tenu à utiliser des rythmes plus lents de R&B. Il a longtemps essayé de me persuader que c’était la chose à faire pour la chanson. C’est après avoir tout essayé en fait d’arrangements que j’ai décidé de lui donner raison. »

Le Montréalais Damian Taylor, reconnu pour son travail auprès de Björk et The Killers, lui aurait été chaleureusement recommandé par Katie Stelmanis, leader de la troupe électro-baroque torontoise Austra, qui a réalisé son premier album, Feel It Break. « C’est en fait mon ami Owen Pallett qui nous a présentés l’un à l’autre il y a quelques années, alors que nous étions tous les deux en Islande. J’étais là au festival Airwaves; lui travaillait avec Björk. À l’époque, je voulais qu’il mixe Special Affections; les conflits d’horaire l’en ont empêché. C’est clair qu’il était le premier nom à appeler lorsque j’allais commencer le travail du deuxième album. »

À l’instar de son premier album, Special Affections, paru en 2010, Free Dimensional a lui aussi été enregistré dans son studio-chambre à coucher. « C’est vrai que j’ai eu la chance de faire quelques améliorations dans le studio, explique-t-il. En matière de compositions, j’ai vraiment gagné en confiance en moi. »

Cette confiance, il faudra qu’elle soit de marbre, surtout si Free Dimensional remporte le succès escompté. Est-ce que Diamond Rings est prêt à devenir une vedette de la pop? « Ha! s’esclaffe-t-il. Je ne crois pas avoir fait Free Dimensional pour devenir populaire et jouer à la radio. Pas pour vendre des disques, mais pour m’accomplir artistiquement. Et si mon étoile continue de briller, j’en serai heureux. Je suis prêt à tout. »

À Québec
Le 8 décembre
À l’Union commerciale