Colectivo / Festival Musique Multi-Montréal : Paver la voie
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Colectivo / Festival Musique Multi-Montréal : Paver la voie

Quelques semaines avant de lancer un album entièrement en français, l’orchestre world Colectivo offre un spectacle dans le cadre du Festival Musique Multi-Montréal.

La chanteuse Shantal Arroyo l’avoue d’emblée: «Colectivo, c’est un chaos organisé!» Joyeux bordel rassemblant des mercenaires qui ont fait leurs premières armes au sein des Overbass, GrimSkunk et autres groupes phares de la scène alterno montréalaise, la caravane Colectivo se remet finalement sur les rails après un passage à vide ponctué par la mort d’un des membres et une tournée mexicaine pas très olé olé. «Tu sais, y a des groupes de quatre qui n’arrivent pas à faire trois albums, disons. Passer trois mois à 15 dans un bus, c’est rough!», note la routière.

Bien que le périple représente un écueil financier ainsi qu’un test pour les liens unissant ce qu’Arroyo décrit comme une famille, celui-ci aura aussi inspiré ce nouvel album à venir en juin. Tel que révélé, le matériel le plus «exotique» de la troupe – ses incursions dans la langue de Molière – est autant apprécié à l’international qu’en région. «C’est très montréalais comme groupe, fait valoir Shantal. Quand tu joues à Sept-Îles, c’est rare qu’il y ait des gens de toutes les nationalités.»

C’est donc épaulé par Vander, un bonhomme qui a également pavé la voie pour la gent indie avec Les Colocs, que Colectivo se frotte à un énième défi: terminer l’enregistrement du compact d’un groupe composé de plus d’une dizaine de musiciens – qui, pour la plupart, travaillent de jour – qui s’attelle à un disque entièrement francophone pour la première fois. Pire encore, y arriver. Mais ça va. «La plupart d’entre nous ont 20 ans de carrière et ce serait notre 10e CD! C’est pas mal moins stressant que le premier. Ça nous donne des journées de 20 heures, mais c’est correct!», lance Arroyo, crâneuse, avant de rigoler.

Alors que la chanteuse et d’autres artistes de sa génération constatent que publics, institutions et médias sont moins frileux devant la relève actuelle, elle ne se veut pas aigrie, loin de là. Ainsi, bien que la faune world de Montréal – qui est particulièrement riche – soit présentement dans l’ombre de la fameuse scène indie rock locale, Arroyo fait valoir que la première performe sans nécessairement être la saveur du moment. «Ça fait 20 ans que je fais ça. J’étais dans le hardcore et la devise des punks était « Punk’s not dead… » puis c’est devenu énorme!», s’exclame-t-elle, soulignant que la mouvance indie folk et indie rock pourrait découler des vagues punk et grunge. «Mais quand un genre devient à la mode, les autres genres poursuivent quand même, continue-t-elle. Les musiques du monde, par exemple, peuvent être présentées autant devant des enfants que des personnes âgées, des filles ou des gars, et partout à travers le monde. Ça ne change rien pour moi. Je n’ai jamais eu de clips qui roulaient dans le tapis pis j’ai toujours eu le même nombre de shows!»

Le vendredi 26 avril

Aux Bobards, dans le cadre du Festival Musique Multi-Montréal

Pour plus de détails sur cet événement qui, cette année, propose aussi des spectacles d’Afrodizz, Irem Bekter ainsi que plusieurs autres: festivalmmm.ca.