Of Monsters and Men : Bêtes de foire
Musique

Of Monsters and Men : Bêtes de foire

Deux années après la parution de leur fameux disque My Head Is an Animal, le collectif pop folk Of Monster and Men apprivoise le succès sur la route.

D’emblée, on sent que Kristján Páll Kristjánsson est doublement dépassé par les événements. En plus de peiner à répondre à des questions posées en anglais, l’Islandais doit aussi trouver les mots pour raconter une histoire délirante: comment une pièce, le ver d’oreille Little Talks, a permis au groupe indépendant démarré en 2010 de se retrouver, du jour au lendemain, sur une étiquette majeure et de multiplier les apparitions dans les festivals musicaux les plus prestigieux de la planète. «La tournée est toujours excitante, fait-il valoir, et les réactions des fans lorsqu’on entonne cette pièce remet toujours le compteur à zéro», poursuit-il lorsqu’on s’enquiert si l’orchestre ne commence pas à en avoir marre d’interpréter le sempiternel tube sur les planches.

Au fil des mois, le sextuor — qui révélait récemment au Vancouver Sun qu’il ne s’identifiait ni à l’oeuvre de leurs confrères Björk et Sigur Rós, ni à la scène musicale islandaise actuelle tant leur musique est «chaleureuse» —, a déniché, bien malgré lui, des frères d’armes particuliers tant il est associé aux Mumford & Sons, Lumineers et autres chantres de la mouvance surnommée «néo folk». Lorsqu’on lui demande si ces rapprochements — pas toujours positifs — sont justifiés, Kristjánsson y va plutôt d’une feinte. «On nous rapproche aussi d’Arcade Fire, vous savez! Bien que je ne comprenne pas trop cette comparaison, je dois avouer que c’est celle que je préfère!» 

Alors que de plus en plus de marchés s’ouvrent, les monstres envisagent également leur deuxième album. «Je ne saurais dire quelle direction ça va prendre, fait valoir le bassiste, car nous sommes davantage dans l’idéalisation du disque que dans sa création. Écrire sur la route n’est pas très pratique lorsqu’on est habitué à composer lentement et dans des endroits plutôt calmes. On griffonne donc des idées de chansons ici et là qu’on explorera de retour en Islande.» Patience, donc.