Misteur Valaire : Messieurs muscles
Musique

Misteur Valaire : Messieurs muscles

Sur Bellevue, Misteur Valaire revoit ses pratiques et rapplique avec un nouvel album percutant. 

Alors que plusieurs de leurs congénères s’avouent nerveux à l’orée du dévoilement d’une œuvre (autant la première que l’énième), les gentlemen de Misteur Valaire, eux, sont tout sourire et se permettent une gigue entre les questions quand on les attrape finalement entre deux interviews au Festival de musique émergente de Rouyn-Noranda, là où le collectif électro a présenté un avant-goût de Bellevue, son quatrième disque. «J’vais devoir vous emprunter la moitié du band pour une autre entrevue», chuchote un membre de l’équipe technique alors que notre entretien s’étire. «La moitié? Ça risque d’être compliqué», rétorque Luis Clavis, l’un des cinq messieurs. Misteur Valaire, même culot, son revu et corrigé.

«On voulait quand même faire assez différent», lance Clavis en revenant sur le processus de création de Bellevue, suite cassant le rythme adjoint à Golden Bombay, son troisième disque un brin plus pop et accompagné d’un concert chorégraphié au quart de tour. «D’habitude, on compose pour le spectacle, mais là, on a composé de petites maquettes vraiment destinées à l’album», poursuit-il avant d’ajouter «qu’on l’a aussi composé en majorité en studio. Déjà là, ça différait, mais c’est vraiment en décortiquant ces maquettes-là qu’on s’est retrouvé avec un semblant d’album qui se dessinait peu à peu et qui s’est confirmé avec le temps.»

En janvier 2012, le collectif s’est donc enfermé dans un chalet pendant deux semaines pour s’imposer un exercice musical quasi monastique. Quasi. «Le jour, on s’obligeait à composer des trucs chacun de notre bord en s’imposant un tempo et une tonalité», explique Luis. «Puis, le soir, on enlevait nos écouteurs et on se faisait écouter nos trucs chacun notre tour pis on jammait avec ces idées-là». «Avec un bon verre de vino!», interjette France Book avec un bagout qui n’est pas sans rappeler un Bégin particulièrement curieux.

Misteur Valaire s’éloigne également de Golden Bombay – sacchariné par les interventions des Fanny Bloom, Gigi French et autres James Di Salvio sur certaines pièces – en misant moins sur les collaborations. On en retrouve toujours, mais celles-ci sont désormais plus orientées vers le genre de prédilection du quintette. Parmi celles-ci, notons la participation de Heems, membre du défunt groupe rap alternatif Das Racist, ainsi qu’une apparition remarquée du soulman électro britannique Jamie Lidell. «On ne voulait pas tapisser l’album de collaborations vocales, car on voulait que ça conserve nos couleurs et que ces apparitions-là servent vraiment l’album sur les tounes qui s’y prêtaient bien», fait valoir Clavis. «Alors on a dressé un top 10 des gens qu’on aimerait avoir sur nos tounes et ça a adonné que certaines personnes là-dedans ont répondu à l’appel pis ça a donné de très beaux résultats!»

Même que Misteur Valaire s’est retrouvé avec un invité-surprise bien malgré lui: le hockeyeur Stéphane Lebeau qu’on peut entendre sur La nature à son meilleur, pièce construite autour d’un extrait d’une émission de chasse et pêche sur lequel Luis est tombé. «C’est en libérant les droits de l’extrait qu’on a appris que le fameux Stéphane auquel on fait référence dans l’émission est Stéphane Lebeau!»

Bellevue sera distribué en magasin dès le 9 septembre sur Mr. Label. Lancements le 13 septembre au Métropolis de Montréal ainsi que le 14 à L’Impérial.