Catherine Leduc : Balle courbe
Musique

Catherine Leduc : Balle courbe

Avec Rookie, son premier album solo, l’auteure-compositrice-interprète Catherine Leduc veut autant s’émanciper du courant pop local du moment que de Tricot Machine.

Quatre années après La prochaine étape, la plus récente production de son fameux duo, Catherine Leduc dévoile Rookie, première carte de visite d’un projet qu’elle étrenne discrètement depuis. «Rookie, parce que, quelque part, je me sens toujours un peu novice dans mon propre métier, même si ça fait 10 ans que je fais ça… supposément!», lancera-t-elle au cours de l’entretien. Loin de s’apitoyer sur son cas, Leduc ajoutera du tac au tac  et dans un grand éclat de rire  qu’elle se sent «toujours comme si j’étais une bibitte qui ne fait pas « ça » dans les règles de l’art! Un peu à côté de la track, mais fière de l’être!»

«Ça», c’est bien évidemment son art. Après avoir surpris le public et la critique avec un groupe qui détonnait par sa candeur et son côté artisanal, Leduc revient à la charge avec une œuvre – réalisée en compagnie de son partenaire de tricot Matthieu Beaumont  qui se distingue par ses textes (plus sombres et personnels, abordant notamment l’âge et la compétition) et par ses compositions.

De l’importance de ne pas être niaiseuse

Si son label étiquette Rookie comme un disque dream pop, Leduc ne bronche pas lorsqu’on mentionne en entrevue que certaines chansons suscitent aussi certains moments duveteux du glam rock seventies (oui, oui). En fait, si l’artiste avait un objectif précis en ce qui concerne sa direction musicale, c’était de suivre ses instincts… qui l’ont finalement amenée à se détacher du courant local actuel (appelons ça de la pop vaporeuse). «Les bands que j’aime sont originaux, car ce qu’ils font ne ressemble à rien d’autre», note-t-elle avant de lancer: «Pourquoi je voudrais essayer de faire comme les autres? Je serais niaiseuse de le faire et, pourtant, je trouve que beaucoup de monde s’imite. Moi, ça me dérange quand j’écoute leurs tounes!»

Le couple et la paire créative sont également sortis du carcan et des sentiers battus pour se retrouver littéralement dans une chapelle lors de la production de l’œuvre. Dans cette aile du Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières, ils ont profité des réverbérations de la structure pour amplifier les pièces enregistrées à l’aide d’une cabine Leslie, un dispositif qui, à la base, rapprochait le son des bons vieux Hammond bruns à celui, plus sanctifié, des orgues à tuyaux. «J’aime quand ça sonne gras!», s’exclame Leduc avant de glisser: «J’avais une écœurantite de notes high

Reviendra? Ne reviendra pas?

Puis, le sujet hyper prévisible. Sans enterrer Tricot Machine, Catherine doute que le groupe refasse surface de sitôt, mentionnant qu’elle ne vit pas dans le passé et qu’elle refuse de prédire l’avenir. «Une chose dont je suis convaincue, par contre, c’est que ça ne reviendrait pas sous la même forme, parce que je ne verrais pas la nécessité. Je serais la première étonnée, en fait, si c’était le cas!»

Rookie (Grosse Boîte), disponible le 8 avril. Concert de lancement montréalais le 9 à la Sala Rossa en formule 5 à 7 avec courte prestation.

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