Le Festif! de Baie-Saint-Paul / David Marin : Vie de tournée et job alimentaire
Musique

Le Festif! de Baie-Saint-Paul / David Marin : Vie de tournée et job alimentaire

Il est père, il écrit divinement, il compose ses musiques et il travaille à la SAQ pour payer tout ça. Coup d’œil à la triple vie de cet artiste qui a un jour troqué la nouvelle pour la poésie.

David Marin se destinait à une carrière de journaliste, métier qu’il a d’ailleurs pratiqué pendant un court temps alors qu’il était fraîchement diplômé du programme Art et technologie des médias offert au Cégep de Jonquière. «J’ai aimé faire des reportages sur des sujets qui m’intéressaient, mais je n’aimais pas suivre l’actualité. Je pense que j’aurais fait des dépressions, si j’étais resté dans ce domaine-là. […] Mais ça m’a beaucoup influencé dans mon désir d’écrire. Tout stagne… On étudiait le conflit israélo-palestinien dans le temps et rien n’a changé. Je m’interroge aussi beaucoup sur l’information-spectacle. Je suis tellement écœuré de tout ça.»

Mais dis-moi, David, te considères-tu comme un chanteur-chroniqueur? «Pour mon premier album, c’était vraiment ça. Avec Le choix de l’embarras, je suis davantage dans le journal intime. Plus jeune, je ne trouvais pas ma vie assez intéressante pour en parler et je préférais partager ma vision du monde. Mais à la mi-trentaine, je sens que j’ai des choses à dire.»

Composer comme Koriass et les autres

Questionné sur sa façon d’écrire, David Marin nous expliquera sa technique de travail empruntée aux artistes hip-hop. «J’ai pas mal de textes qui ont été écrits sur de la musique ambiante. Je me mets du beat, peu importe quoi, et ça donne déjà une rythmique à mes mots. À la base, c’est presque du slam.»

Reste que, au final, la musique de Marin est résolument folk et même un peu country sur les bords. C’est de la chanson franco bien d’ici et dans l’ère du temps, qui porte d’ailleurs l’empreinte du réalisateur Louis-Jean Cormier, le coach à La Voix, le gars de Karkwa, l’artiste solo archi-populaire, mais méprisé par les plus ardents «détesteurs» de la musique québécoise, qui ont manifesté leur mécontentement au dernier FEQ. «Je suis toujours étonné de voir le hate. Mais ce qui est plus dommageable, selon moi, c’est la vision que certains médias véhiculent, soit que les artistes sont grassement payés. […] Moi, ça fait 14 ans que je travaille à la SAQ. Je me trouve chanceux d’avoir cette sécurité-là. Et, en plus, c’est pas mal inspirant de travailler dans un milieu aussi hétérogène: tout le monde s’achète de l’alcool! Le millionnaire avec son champagne et l’itinérant qui vient se chercher des shots de vodka.»

Le troisième disque

Même s’il ne s’est pas officiellement remis à l’écriture, des idées de textes et de thèmes viraillent déjà dans sa tête. «Le prochain pourrait avoir une direction sur le plan des textes, un concept pour les unir. Je pense aussi à être plus incisif, mais rien n’est encore coulé dans le béton. Je ne suis pas un gars qui écrit "au cas où".»

Dimanche 27 juillet à 13h, Place publique de L’hôtel La Ferme (Dans le cadre du Festif! de Charlevoix); 

Ailleurs au Québec: 5 août à Saint-Siméon, 6 août à Petite-Vallée, 7 août à L’Anse-à-Beaufils, 11 août à Saint-Jean-sur-Richelieu.

davidmarin.com