Beach House : Les grands explorateurs
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Beach House : Les grands explorateurs

Non content de défraichir la dream pop, le duo de Baltimore parcourt actuellement l’Amérique du Nord dans le cadre d’une tournée qui le mènera è Ottawa, Montréal et Québec, mais aussi à Nelson en Colombie-Britannique ainsi qu’Anchorage en Alaska. Jasette éclair avec le guitariste Alex Scally.

Voir : Première question pour briser la glace (excusez-la) : Pourquoi monter jusqu’en Alaska? J’ai lui que vous vouliez y aller depuis un moment déjà. Pourquoi?

Alex Scally : Pour les mêmes raisons que nous allons dans les autres villes visitées lors de cette tournée. Lors de tournées accompagnant le lancement d’un album, tout est précipité. On passe d’une ville majeure à l’autre et c’est tout. Avec cette tournée, on voulait privilégier des villes qu’on a rarement, voire jamais, visité. 

Et comment se prépare-t-on pour une tournée du genre? 

On répète tout notre répertoire. Comme on a rarement joué dans ces villes, on va jouer d’un peu de tout plutôt que de privilégier Bloom. On tente aussi de réinventer notre spectacle. Il peut arriver que, sur certaines tournées, le concert devienne un peu un «job» tellement il peut être répétitif d’une ville à l’autre. Sur cette tournée, on va tenter de demeurer dans l’instant présent en changeant la liste des pièces à jouer chaque soir.

Votre quatrième album Bloom est paru il y a deux ans déjà. Si l’on consulte votre discographie, on constate que chaque album a été suivi par deux années de tournée. Doit-on s’attendre à un nouvel album à la fin de cette tournée?

Aucune idée! On écrit constamment, mais on a décidé de ne pas se mettre de pression pour retourner en studio. On y retournera que lorsque nous serons satisfaits de notre nouveau matériel.

En plus de défendre Bloom sur la route, vous vous êtes embarqués dans un projet plutôt inusité : un happening où, avec des collègues musiciens, vous reprenez sur scène l’album New Other de Gene Clark. Quelle est la petite histoire derrière ce projet? De tous les albums à célébrer sur scène, pourquoi opter pour New Other, en fait?

Parce que c’est un album qu’on adore! C’est aussi un disque enregistré avec plusieurs musiciens et qui a un son très «studio». Le défi était donc de tenter de s’entourer de collègues pour répéter l’expérience de l’album, mais sur scène. Et, bien sûr, c’est également un hommage à grand déploiement, voire un pied de nez à certains concerts où, par exemple, un artiste ou un DJ va allumer la foule qu’en appuyant sur un bouton ou deux. 

Si je peux me permettre une digression : plusieurs médias se plaisent à agrafer des «sons» à des villes pour le meilleur comme pour le pire. Seattle avait le grunge, Montréal a l’indie rock, Washington a le hardcore, etc. Est-ce également le cas pour Baltimore? La scène musicale de votre patelin semble plus éclatée. D’un côté, on y retrouve Beach House et sa dream pop et, de l’autre, on a droit à Dan Deacon et son électro survitaminé. Peut-on définir «le son de Baltimore»?

Il n’y a pas vraiment de «son» qui unit la scène de Baltimore. Il faut dire que la scène actuelle est plutôt jeune, car souvent active que depuis les débuts de la revitalisation de la ville au début des années 2000. Ainsi, ce qui unit la scène de Baltimore, c’est ses musiciens qui se soutiennent davantage qu’ils ne se font compétition. Il y a une belle énergie. Ce n’est pas New York ou Los Angeles, mais ça demeure une ville qui a — justement — une énergie qui lui est propre et qui ne tente justement pas de calquer celle de New York ou Los Angeles.

Pendant qu’on y est, que pensez-vous de l’étiquette «dream pop» qu’on vous colle souvent à la peau? 

Ça nous va. Comme plusieurs musiciens, on prend ces étiquettes à la légère tout en prenant en compte qu’on a tous un besoin de catégoriser certaines choses. Ça nous convient parce que nous sommes des fans de pop des années 70 et 80 et ça s’entend dans les structures de certaines de nos chansons. Le terme «dream», lui, peut bien représenter le son éthéré de nos instruments.

L’année dernière, vous avez enregistré de la musique pour le court-métrage This Must Be The Only Fantasy. Une expérience vraiment intéressante à mon humble avis. Était-ce qu’une tentative pour vous ou la composition pour cinéma pourrait être une avenue dans laquelle Beach House pourrait s’investir davantage dans un avenir rapproché? 

On adore le cinéma et les trames sonores. Ça nous inspire quotidiennement. Avez-vous vu Under The Skin? La trame sonore est incroyable! Bref, c’est une expérience qu’on adorerait répéter, mais — en ce moment — on ne se voit pas presser la chose ou cogner à des portes pour. Il faudra donc qu’on vienne nous chercher à nouveau! 

Dernière question et on y va avec une classique : qu’est-ce qui s’en vient pour vous après cette tournée? D’autres concerts? Un retour en studio? D’autres projets? 

Rien de précis! Après des années à avoir des plans bien établis, on laisse la créativité l’emporter. On a cette série de concerts ainsi qu’une autre représentation de New Other en Angleterre et c’est tout. On verra ensuite!

En concert le 5 octobre au Bronson Centre d’Ottawa, le 7 au Théâtre Plaza à Montréal puis le 9 au Cercle à Québec. Détails sur beachhousebaltimore.com