Buck 65 : Je t'aime, moi non plus
Musique

Buck 65 : Je t’aime, moi non plus

Buck 65 aborde son amour pour la CBC, le baseball et Montréal, cette dernière étant, mine de rien, à la source de Neverlove, son plus récent album. 

«J’ai habité à Montréal pendant deux années, je crois. De 2004 à 2005, si je me rappelle bien. J’étais au coin de Saint-Urbain et des Pins», confie l’artiste qui est aujourd’hui aussi connu des amateurs de rap sous le sobriquet de Buck 65 que des mélomanes appréciant ses interventions en tant que Rich Terfry, animateur de Drive sur les ondes de CBC Radio 2. «Au départ, c’était un déménagement pour ma carrière», poursuit celui qui venait de quitter Londres et hésitait à redéménager dans sa Nouvelle-Écosse natale. «Je me suis dit que j’allais délaisser Halifax au profit d’une ville plus « centrale ».»

En plus de garder un chouette souvenir des pistes cyclables du 514, le musicien glisse qu’il suit avec attention l’actualité voulant que le baseball majeur puisse bel et bien revenir sur l’île. «Ce sport est tellement important pour moi – j’étais un fan des Expos avant tout! – que s’il revenait à Montréal, je suivrais probablement!»

Voir: Vous vous doutez bien que je vous citerai là-dessus?

Buck 65: J’y compte bien!

Aussi, la ville est à la racine de Neverlove, plus récent album du rappeur, qu’il défend actuellement en tournée. «C’est d’ailleurs à Montréal que j’ai rencontré celle qui deviendrait mon ex-femme et avec laquelle j’allais déménager à Paris par la suite. C’est l’amour qui m’a arraché à Montréal. Si ce n’était pas d’elle, j’y serais sûrement encore!»

Invitation ouverte à Marie-Pierre Arthur

Accompagné seulement de ses platines et de Tiger Rosa – une des voix féminines entendues sur Neverlove –, Buck 65 dit conserver quelques as dans sa manche pour cette tournée. Autant pour le plaisir du public que pour briser sa propre routine. Ainsi, à Paris, la chanteuse Charlotte Savary (entendue sur la pièce Je t’aime mon amour) a inopinément rejoint le duo sur scène. Sans rien promettre, Terfry avance que Jessica Lee, sa partenaire sur Heart of Stone, pourrait participer à son spectacle à Ottawa. Pour Montréal, il espère renouer avec Marie-Pierre Arthur pour reprendre Final Approach, un extrait de 20 Odd Years (2011). «On verra, mais je tendrai des perches et ferai des appels. Ça, c’est assuré», laisse-t-il tomber.

Buck 65 et Marie-Pierre Arthur – Final Approach : http://www.youtube.com/watch?v=3l5Ox2MKYP4

Entre Harper et Ghomeshi 

En marge du scandale impliquant Jian Ghomeshi, Terfry publiait sur Facebook au début du mois une missive hyperpersonnelle invitant, par la bande, son réseau à se confier davantage. Quelques jours plus tard, le rappeur et animateur se penche à nouveau sur l’affaire – et sur la fameuse restructuration exigée par le gouvernement Harper – avec un discours semblable à celui de son pavé, à mots voilés mais aux propos s’opposant au misérabilisme. «Je ne ressens plus les mêmes pressions que lorsque je dépendais seulement de ma musique pour vivre, mais, j’en conviens, on en bave à la CBC en ce moment», tranche-t-il. «Ça m’habite beaucoup: je pense aux coupes. J’envisage l’avenir et je sais que quand je reviendrai au travail en décembre, il y aura tellement de choses sur lesquelles je devrai me mettre au parfum que ça sera comme réintégrer un tout nouvel endroit. Je ne sais pas ce qui m’attend ni ce qui nous attend tous là-bas. Je tente de demeurer plein d’espoir, mais comme partout ailleurs, c’est difficile d’imaginer ce que le futur nous réserve.»

Plus tard, Richard Terfry révélera qu’à la veille de notre entretien, il a finalement pris des nouvelles d’un membre de la direction de la CBC. «Ça m’a un peu rassuré», souffle-t-il. «Bien que les temps sont durs, je sens qu’une certaine résilience et une détermination d’aller de l’avant demeurent. Sans avoir de lien avec Q, j’ai quand même entendu dire que l’équipe en place a, bien évidemment, été très secouée, mais qu’elle est surtout déterminée, voire défiante, de reprendre le flambeau et de poursuivre sur sa lancée sans l’animateur et en dépit de tout ce qui lui est arrivé.  Je trouve cette volonté admirable!», conclut-il.

Le 28 novembre au Théâtre Corona