Jacques Greene / RBMA Bass Camp : Partage d'expérience
Musique

Jacques Greene / RBMA Bass Camp : Partage d’expérience

Le jeune DJ et producteur Jacques Greene revient en ville dans le cadre de la deuxième édition du Red Bull Music Academy Bass Camp. On l’a rejoint en Californie pour discuter de musique, de Londres et de mentors.

Le Montréalais d’origine Jacques Greene (de son vrai nom Philippe Aubin-Dionne) s’est établi à New York au printemps dernier, mais la Métropole n’est jamais trop loin des yeux ni du coeur. Quand on lui demande de commenter la scène musicale montréalaise, il n’a que de bons mots pour ses compatriotes. «Y’a des gens comme Shash’U et Kaytranada qui sont immense en ce moment, c’est fou! Y’a aussi Lunice, l’un de mes plus vieux amis dans ce jeu. C’est hallucinant le voir aller. Je suis tellement fière de lui.»

Le producteur de 24 ans, maintenant bien connu dans le circuit international, est l’une des têtes d’affiche du RBMA Bass Camp, événement de quelques jours rassemblant DJs et producteurs influents pour des spectacles, collaborations et conférences à Montréal.

«Y’a des gens qui ont été choisis pour avoir quelques jours de studio et y’aura des ingénieurs présents. Je serai là pour aider et voir ce qui se passe. Ça devrait être le fun!» dit celui qui participe au Bass Camp pour la première fois. «L’année passée, j’ai fait un truc en Pologne qui était semblable, mais à plus petite échelle. Dans l’après-midi avant mon show, j’ai fait une présentation. Je parlais à une salle de gens de mon processus, comment je pars une track et tout.»

Le 26 février à la SAT, Jacques Greene présentera un spectacle à plus grand déploiement qu’il n’a eu la chance de présenter qu’une seule fois, à Londres, en octobre dernier. Autour du producteur, ses amis Mélissa Matos et Jason Voltaire se chargeront des visuels et projections, «mappées» sur quelques écrans différents.

«C’est super, mais je viens de faire une tournée live en Amérique du nord et on n’avait pas le budget ni la taille des salles pour présenter ce genre de show donc on avait une version un peu réduite, minimaliste. J’ai vraiment hâte de faire la version complète.»

Jacques Greene partage l’affiche du RBMA Bass Camp avec DJ Quik et Kevin Saunderson, entre autres, deux artistes pour qui il a une grande estime avec qui il pourra partager ses connaissances lors de l’événement. Quand on demande à Philippe s’il a eu des mentors en début de carrière, il mentionnera d’emblée Rob Squire (Sixtoo) et Hadji Bakara (Wolf Parade), deux personnes rencontrées à l’âge de 18 ans qui l’ont converti à l’utilisation d’un synthétiseur modulaire avec lequel Jacques Greene travaille toujours aujourd’hui.

Un stage dans les bureaux montréalais de l’étiquette de disques britannique Ninja Tune aura aussi été un élément déclencheur dans la carrière du producteur. Ça lui a permis de former son oreille et de découvrir la culture musicale de Londres, assez présente et importante dans sa musique.

«Les employés là-bas m’ont appris à utiliser les tables-tournantes, m’ont montré des disques et même dans ce qui n’était pas de Ninja Tune, on écoutait beaucoup d’imports britanniques. C’était des sons assez centriques à Londres. Ça, ç’a eu une grande influence sur mon son et mon oreille, sur ce que j’écoute et ce que j’aime. Puisque j’ai été formé ainsi, j’ai toujours une prédilection vers les sons comme ça j’imagine.»

Aujourd’hui, Philippe agit déjà comme une sorte de mentor lui-même, ayant créé sa petite compagnie de disques, Vase Records, avec l’un de ses meilleurs amis, Joe Coghill, il y a deux ans. Le label a sorti des disques de Zodiac et Arclight, entre autres.

«On passe tout notre temps à essayer de trouver des nouveaux trucs sur YouTube et s’envoyer les liens de trucs que personne a encore apprécié. J’ai pas de grande ambition de créer un nouveau Capitol Records. C’est difficile de sortir des disques, ça prend du temps et c’est assez cher. J’ai plus de respect maintenant pour les étiquettes de disques avec lesquelles j’ai travaillé après avoir fait ce côté-là de la game moi-même pendant les deux dernières années.»

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Jacques Greene et Ango, le jeudi 26 février, 21 h à la SAT (1201, boul. Saint-Laurent)

Pour plus de détails sur le RBMA Bass Camp, du 26 février au 1er mars, c’est ici